jeudi 1 octobre 2009

J'aime pas Marcel.

C’était juste après le dernier rond-point de Béziers, direction Pézenas . Je rentre à la maison, ma maison dans le 12. Un peu triste de quitter, provisoirement s’entend, ma maison du 34. Devant moi, un engin de chantier nettoie les bordures de la route. La sècheresse de la saison aidant, c’est un nuage de poussière ocre qui se forme sur toute la largeur de la chaussée et oblige à ralentir. Je ferme vivement les écoutilles, enfin je veux dire la fenêtre de mon véhicule, et traverse ce rideau semi-opaque. Ca y est, c’est fait !... Pour la poussière, ça va, j’y ai échappé, mais pas pour l’odeur !... Cette odeur familière envahit tout l’habitacle et peu à peu me submerge. Subtile fragrance qui évoque un peu l’anis, un peu la réglisse (voire le pastis, à chacun selon son nez), et pour moi les promenades sur l’ancienne voie du chemin de fer d’intérêt local. Là poussaient, et je pense poussent encore, ces grandes et fines tiges de fenouil sauvage, belles ombellifères sur lesquelles, telles des cordées d’alpinistes, s’agrippaient les cagarauletas. Nous ramassions ces petits, très petits, escargots qui après avoir été convenablement apprêtés …pouvaient se manger, si on était assez patient pour batailler avec la coquille et en retirer une petite misère, bien parfumée au fenouil certes, mais bien petite aussi. Un peu, dans le même domaine culinaire, comme avec la grenade : beaucoup de boulot per pas gaire. Revenons à notre fenouil. Ce fenouil, je le cueille sur le chemin du retour, pour parfumer le court-bouillon ou le poisson sur le gril . Je le cueille toujours rapidement, à la dérobée, un peu inquiète de me faire prendre en flagrant délit de vol, avec mon sécateur de vendange toujours prêt à cet usage, à sa place dans l’auto (oui, je sais, je suis maniaque…). C’est un peu comme la chasse en période prohibée, en voiture, et en plus avec le matériel adéquat ! Son parfum m’accompagne sur la route de l’exil, exil temporaire je répète. "… Mais, ma cocotte, dirait Pollux, c’est un symptôme Madeleine de Proust que tu es entrain de nous développer là ! " Moui, peut-être, mais j’aime pas Marcel, mais alors pas du tout. Chez lui, je vais direct à la dernière page, et encore, c’est pas pour connaître la fin de l’histoire, c’est pour refermer le bouquin et le rendre presto à celui qui croyait me faire plaisir en me le prêtant ! Et puis, cette histoire de travaux à la sortie de Béziers, ça me permet aussi de pousser un coup de g…(mais petit, le coup de g... pas de politique ici). J’aimerais qu’on m’explique l’utilité d’une nouvelle autoroute, ou de la prolongation Pézenas – Béziers de l’A75, alors qu’existe déjà la Languedocienne… Si c’est pour y voir défiler vers l'Espagne, et à rien ne coûte, tous les bronze-c...de l’Europe, j’apprécierais que ce ne soit pas grâce à nos « contributions » citoyennes. Dans le cas contraire, il faudra peut-être envisager – sérieusement – la création du C.C.Q.P.* cher à mon oncle. * C.C.Q.P. = Club des Couillons Qui Payent.

2 commentaires:

  1. Ma Chère Maman,
    Je te signale, et je t'informe, qu'il existe du fenouil sauvage au pied de notre castel rouergat... en plus, il pousse dans le jardin de ta fille, qui ne t'accusera certainement pas de vol. (Ouf, il y a même quelques melons à ramasser, encore que le mariage fenouil-melon? )
    Bises
    Ps : toujours pas compris comment m'identifier sur ce blog, je reste donc "anonyme"

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  2. Idem votre fille ....je ne sais comment ne pas rester anonyme

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