samedi 25 septembre 2010

Mémé confiture.

A la maison, c'est week-end-confiture. Les pots, dument étiquetés, s'alignent dans l'armoire ... à confitures.  Mirabelle, cassis, groseille, prune des Calquières, déja faites, attendent leurs copines plus tardives. Aujourd'hui, c'est poire - ce sera une nouveauté!. Et on finira, comme d'hab., par la pastèque (importée de la région piscénoise).

Ma préférée?. Sans discussion possible, celle de châtaigne. Certains préfèrent dire (ça fait mieux) crème de marrons... Libre à eux, on est toujours en République.
Je n'en fabrique pas. Pour deux raisons. En premier, parce que c'est vraiment fastidieux à faire. Deuxio: j'ai épousé un ardéchois, et question crème de marrons, il a - lui - des références!... et j'ai pas envie d'être comparée ! Et puis, en Ardèche, la famille en fabrique toujours. Me suis-je bien fait comprendre? ...

Cette confiture là me rattache aux quelques années d'enfance vécues à Lamalou-les-Bains. D'où provenaient les fruits? Mystère !... Probable qu'ils étaient "glanés" au hasard des promenades dans les bois, nombreux, alentour.  Mais personne, à ma connaissance, ne nous a jamais traités de voleurs de châtaignes. C'était une autre époque .
Une fois les châtaignes cuites, pelées - première peau, deuxième peau (quel tintoin !) - ma mère m'envoyait avec la bassine pleine de cette farine de petits vermicelles blancs, à l'épicerie. L'épicière acceptait de peser récipient et contenu. Retour au logement pour l'étape de la cuisson avec le sucre.

C'était alors le moment du "miracle"...

Là, sous mes yeux, le porridge de vermicelles courts et blancs se transformait en  une onctueuse crème brune. C'était de l'alchimie  !... Transmutation de la matière ! ... Odorat titillé en plus .
Des années plus tard, ma fille aînée sauterait d'impatience, elle aussi,  devant la cuisinière où cuisait la mousse au chocolat noir !... Affolée, comme "droguée" par ces effluves.
Elle aussi, menée par le bout du nez ...

Retour à la maison aprés la rencontre avec la balance de l'épicière : sur le même trottoir, la première maison avec un demi-étage accessible par un escalier central extérieur, était celle du professeur de musique. Celui là même qui tentait d'apprendre La Marseillaise aux élèves d'Emile et Adeline Bonnet. Rude tâche ! 

Lamalou a bien changé depuis ces années là. Je ne m'y reconnais pas toujours.
A l'entrée du village, un jet d'eau quelque peu mesquin surgit devant des cariatides, erzat de statues antiques, en matériaux de synthèse, plaquées contre la pierre des arches du viaduc.  
Madame de Sévigné priait ainsi :
" Donnez du goût à ceux qui ont de l'argent, et de l'argent à ceux qui ont du goût "
Celui qui a inspiré cette mise en scène n'avait, apparemment, ni l'un ni l'autre. Ou alors, il n'a pas assez prié Sainte Subvention . 

Et si on allait plus loin ?
Des livres sur les confitures ? l'embarras du choix.
Des livres sur Lamalou ? c'est moi qui suis embarrassée! A part l'oeuvre de Ferdinand FABRE, soporifique.

A consulter le site http://www.structurae.de/ . Pour sa mine de renseignements sur les ponts (Lamalou, Tarassac ... Millau)

lundi 13 septembre 2010

Cambiar

Cambiar
" Cambiar d'ostal, d'airal, de pèl o de camisa,
" Cambiar d'asuèlh, d'agach, d'auto o de remisa,
" Cambiar lo temps que cal per se poder enraiçar
" Dins un païs novèl que nos vol abraçar.

...

...
" Cambiar de terrador, de font, de vesinatge,
" Cambiar de professor, d'escola, d'amassatge,
" Cambiar los libres vièlhs e mai d'orientacion,
" Los vestit atanben, per moda o per passion.

" E cambiar, per ma fe, de curat, de campana,
" Cambiar de glèisa cada fin de setmana,
" Cambiar los "un cop èra", dire "dos cops sera":
" Amics que laissi, amics novèls, aital sèra."

( Ubèrt Fau, dich Lo  Bernardenc - Poësias Grelh Roergas



( Cork - St Francis)
" Faut-il partir? rester? Si tu peux rester, reste ;
" Pars s'il le faut."
(Baudelaire - Le voyage )

lundi 6 septembre 2010

Balade irlandaise

Même le grand Lamartine n'avait pu faire suspendre le temps !
Ni le vol d'ailleurs ...
La preuve : le jeune est parti!

A l'extrême gauche (!) c'est lui
Je le sais : j'y étais .
En raison des 20 + 10 kilogs de bagage qui pouvaient accompagner chaque voyageur, j'ai été conviée à aller découvrir Cork.
Enfin, découvrir c'est un bien grand mot ! Ma balade irlandaise a duré moins de 24 heures. Because c'était le dernier vol de l'année depuis Carcassonne, et, ce qui m'arrangeait, il ne coûtait que cinq euros. Oui, oui, vous avez bien lu !. Plus cinq euros de taxes, ce qui fait beaucoup en pourcentage évidemment ! 
C'est vrai que l'hôtesse a eu du mal à fermer la porte de la carlingue (mamma mia, c'était bien ma veine!) et que pour ces fameux cinq euros j'ai eu droit à deux fouilles corporelles et au refus de mon sac de cabine qui avait "oublié" d'enfermer le mini-dentifrice et le mini- shampoing dans un sac de congélation ... Mais enfin,on ne nous a pas demandé de pousser, comme pour "La petite diligence" de notre enfance.
  
Que dire de plus: à Cork-Airport, le chauffeur de taxi était chaleureux, et ses cheveux n'étaient pas roux. Pas de taches de rousseur non plus, il se prénommait Paul, et son accent disait pour lui qu'il était réellement irlandais .
Ah oui, il faisait beau. Si, si, il y avait un beau soleil. Paul a dit que nous l'avions apporté avec nous.
C'est vrai que dimanche matin, il n'a pas voulu rester et il est reparti avec moi. Je parle du soleil, pas de mon fils. Ni du chauffeur de taxi !

A Cork, nous avons eu le temps de faire un minimum de courses indispensables (un duvet, des cintres à vêtements, du papier toilettes...) et un maximum de ménage, ce qui n'était pas prévu dans le programme!

Et puis, visite de l'université U.C.C. au bord de la Lee (un fleuve, mais petit, le fleuve !).  Un "campus"  à l'anglo-saxonne, beaucoup de fleurs et beaucoup de pelouses, sur lesquelles on peut marcher . Un style "gothique français " (ah bon, t'es sûr?) .

(University College Cork - U.C.C.)


Ce sera désormais son lieu de vie. Pour l'année universitaire ! 

(Non, rien à voir avec l'abandon du Petit Poucet ...Quoique !...)
Dimanche, à l'aube, je suis repartie. L'avion a survolé l'embouchure de la Lee (oui, le même petit fleuve, mais - paraît-il- un des plus grands estuaires de... du monde?). C'était au dessus du port de Cobh: mon fils m'avait appris que ce fut la dernière escale du Titanic. Ce sont des choses qui font plaisir à savoir quand on voyage!

En France, le beau temps m'a permis de reconnaître La Rochelle, le pont et l'île de Ré.  
Et au dessus de Carcassonne, j'ai trouvé que vraiment, la nouvelle "coupe" des vignes, style bourguignon, faisait ressembler les parcelles viticoles à un beau patchwork géométrique de velours côtelé, velours mille raies, en dégradé de vert. So chic.

Ma voiture, au parking de l'aéroport, m'a présenté un coffre vide ... hormis les chaussures d'été laissées par notre émigrant. Mais dans la boite à gants, restaient aussi quelques Kleenex bien utiles...

et
(Les "tatanes" d'été n'ont pas voulu faire le voyage)
Et quoi encore? ...
Et bien, même si je me suis contentée de ne "faire" que le trajet jusqu'à Carcassonne et retour, le reste étant laissé aux soins de quelque professionnel (je crois), je suis revenue un tantinet fatiguée. Et ce soir, je ressemble encore un peu plus à Roger Lanzac, côté valises sous les yeux!