dimanche 12 décembre 2010

de musée en musée .

Ce n'était pas la première fois que je franchissais la porte du musée Denys Puech. Je me souviens d'une rencontre autour de Maurice Fenaille, dans les années 90. J'avais beaucoup aimé .
Cet émerveillement ne s'est pas renouvelé! ...
Les murs, les lieux, m'ont paru froids, dépouillés, pour tout dire vides. Et même vidés!


( jeune florentin)

(Fillette riant)
Au rez-de-chausssée, quelques sculptures de Denys Puech (dont André Chénier et sa Muse. Oui, mon fils!). Aux cimaises, des tableaux de Maurice Bompard (dont Le repos du modèle, un trés grand format, et un de dimensions plus modestes, orientaliste), une seule vue de Venise, qui fit beaucoup pour le succès de ce peintre rouergat. Denys Puech fut directeur pendant plus de 10 ans de la Villa Médicis à Rome!...
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(La muse d'André Chénier,  également exposée à Orsay pour "Crimes et Châtiments")
Ce jour-là, à l'étage, une exposition de photos, c'est pas mon truc. Pas du tout.
Et me revient alors en mémoire la dispersion aux enchères, en octobre 1999, d'oeuvres et souvenirs de Denys Puech après le décès de sa nièce .
De trés belles choses, sculptures du maître bien sûr, des tableaux ( La Villa Médicis par M. Bompard dédicacée "A mon bien cher ami Denys Puech") et aussi des objets plus intimes, comme son chevalet de peinture, son habit d'académicien, et ... sa mallette de voyage, cuir et initiales.
Pour cette mallette, dernier objet de la vente, je lève la main et j'emporte la pièce qui n'intéressait personne. Fière de moi, ça oui, je l'étais. Mais pas pour longtemps. Derrière moi, dans mon dos,  une voix de stentor retentit  : " Préemption. Musée Denys Puech" ! Autour de moi, on chantait :  elle a les yeux révolver... Attitude adoptée sur le champ et sans réfléchir. Je ne fus pas muette non plus... Rien n'y fit cependant, et l'objet convoîté et obtenu (un instant de raison seulement, me consolait le juriste) ... se fit la malle !
Depuis, j'imagine sans peine les réserves du musée pleines à craquer de choses diverses et intéressantes, surmontées d'une mallette de cuir craquelée et poussiéreuse qui ne manque qu'à moi.
Une autre réflexion me vient de la genèse de ce musée qui devait être construit, d'abord vers le Foirail, puis derrière la belle cathédrale de Rodez. Nous sommes dans la première décennie du XX° siècle.
Denys Puech offre ses oeuvres.
Une maison, destinée à être démolie, est achetée dans ce but par la mairie. Denys Puech apporte une partie du financement ; son amie, la diva Emma Calvé une autre partie.
Sauf que ...
La vieille maison démolie, aucun ruthénois ne pourrait songer un seul instant à laisser reconstruire et cacher le chevet de la cathédrale désormais mis en valeur ! ... Polémique sur l'emplacement, polémique sur le financement qui dépasse, de beaucoup, les prévisions. Inaugurations à "répétition"...

Un siècle plus tard, l'histoire se répèterait-elle avec le Musée Soulages ?
Ce musée, abritant les oeuvres données par le peintre, doit être construit au Foirail. Si, si .
On a déjà démoli la salle des Fêtes, les halls Charles, une partie du jardin public ... Le financement? ... Il enfle. Et quoi encore? Ah, un conservateur a été nommé.
- Tu es sûr ? - Oui, oui, il y a déjà un certain temps.- Et il conserve quoi ?...
???
- Secret Défense.

samedi 4 décembre 2010

entre 12 et 75, et retour.

(photo MDS - printemps parisien)

Sept ou huit ans, je crois, que je n'étais pas revenue à Paris.
Et me voici invitée à fouler l'asphalte parisien à l'occasion d'un stage professionnel. Et oui, une nouvelle "carrière" s'amorce (peut-être) à un moment où je n'y pensais plus .
Je suis partie angoissée. Peur de ne pas reconnaître les lieux.


Mais non, la Seine est bien là et coule toujours dans le même sens. Bon, et puis? Le Jardin des Plantes? OK, à sa place lui aussi. Et l'hôtel, face à la cour d'Austerlitz? oui, toujours là, un peu plus plus moderne, mais toujours la vilaine manie d'encaisser à l'avance (Je l'ai bien reconnue, la dame, derrière le comptoir). Bon, passons.
Il faisait un froid à ne pas mettre un touriste dehors. Seuls de nombreux, trés nombreux japonais, avec leurs APN made in chez eux, étaient de sortie 
Et oh! la prochaine fois, tu regarderas mieux. Pas confondre japonais et chinois . Cétait des chinois! 
Le stage ?...
Dans un endroit sécurisé où rien d'imprévu ne pouvait advenir. Dans "mon" périmètre : Notre-Dame, l'Hôtel Dieu ...
Ca, c'est bon pour ton moral !
Grr!...
Je finis : la Préfecture de Police et enfin la Cour d'Appel de Paris. Tout était en place.
Encore mieux pour ton moral. Pas de cimetière ?
Non, non, pas de cimetière en activité dans le quartier.

Et quoi de nouveau sous la neige de Paris ?
Et bien, pour rester dans le terre à terre, j'ai constaté que de nouvelles pratiques, à l'usage des touristes, avaient été instaurées. Dans le Quartier Latin tout proche, où, naguère (oui, naguère, c'est pas si vieux, même si c'était au siècle dernier) fleurissaient les enseignes grecques, libanaises, italiennes ou marocaines, on rencontre désormais des tavernes qui affichent : "cuisine française", drapeau tricolore bien en évidence. J'ai cru comprendre que la gastronomie française allait être inscrite au Patrimoine Mondial. C'est pas une blague. Non.
Oui, mais, bon, dans le Quartier Latin, la "gastronomie" française ...  Je préfère mieux, comme disait le p'tit frère, un bon couscous que de la m... avec des frites!
Des goûts et des couleurs, on va pas discuter. Moi, je te dis ce que j'ai vu.
Ah oui, pour compléter la chose, j'ai "rencontré", avec le nez d'abord, puis de mes yeux vu, offerts à la curiosité des petits nippons - qui ne s'y précipitaient guère - des marmites de vin chaud. C'est pas une blague non plus!
J'ai cherché, bien cherché, mais je n'ai vu aucun hôtel affichant, à côté de la plaque Michelin,"Charbon et eau chaude à tous les étages".
J' y retourne le mois prochain, je chercherai mieux. Et je te raconterai. Promis.