lundi 30 mai 2011

Vu!

Le grand-père ardéchois était né en 1900 !... La cigarette roulée, grise, éteinte au coin de la moustache, il évoquait ses souvenirs scolaires .

- Ah oui, Untel... Pas brillant et même, mauvais en tout ...
- Oui, mais de toute la classe, c'est celui qui a le mieux réussi ... Ce qu'il faisait ? Il vendait des lunettes, opticien quoi!... 

Ces paroles résonnaient en moi, alors que nous arpentions les rues d'une vieille ville auvergnate, touristique à souhait, mais où fleurissaient les pancartes " à vendre " et encore "à louer" sur beaucoup de vitrines au rez-de-chaussée de belles batisses de basalte .
Oui, le commerce est mort ou est mourant, ici comme ailleurs .
Les boutiques n'ont pas trouvé de repreneurs .
Sous l'enseigne "Canevas", dans ce qui est devenu un salon,  somnole maintenant dans son fauteuil d'osier une grand'mère avec le chat sur les genoux (on n'est pas à Amsterdam!), et, en vitrine s'exposent désormais des plantes d'appartement. Pareil ici où autrefois on fabriquait et vendait du pain . Dans la boutique se gare désormais le scooter du fils de la maison. Elle est pourtant belle  cette devanture !

Mais, il avait raison le grand-père. Dans ces rues piétonnières du piton,  des opticiens, il y en a beaucoup . Les vitrines sont avenantes, bien achalandées, avec des pin-up qui font la pub . Le métier n'a pas l'air d'être en crise .

Tant qu'il y a de la vue, n'est-ce-pas, il y a de l'espoir ...




lundi 23 mai 2011

L'affect des mères

Voici que se profile à l'horizon une autre invention commerciale : la fête des Mères.
Encore que le verbe "inventer", qui sous-entend qu'avant la formulation du concept il n'y avait rien, ne me plaît pas du tout .
Mais, j'ai parfois la triste impression que sacrifier à la fête des Mères, un jour par an, pourrait absoudre de toutes les petites lâchetés ou de tous les manques d'amour des 364 autres jours.
Je le sais, je l'ai fait. Et c'est pas facile d'y penser, maintenant que je n'ai plus de mère à fêter.
Et à l'étage généalogique inférieur ?  Voyons voir !...

Pour le côté bassement matériel, j'ai eu la chance d'échapper aux célèbres "colliers de nouilles" concoctés par les petits des classes primaires : les instits des miens étaient plus inventifs ! J'ai échappé aussi à l'attirail électro-ménager dont la TV nous "saoulait" à longueur de jour et de semaine précédant l'évènement! Il est vrai qu'à la maison, tout un chacun savait que "ce n'était pas la fête à Bobonne!".

Les enfants? Ils pressentaient ce qui plairait à leur mère et ils l'ont toujours gâtée. Et, last but not least, il y avait toujours - toujours - un mot, une carte, une lettre plein de belles et bonnes choses joliment dites . Dans une petite boite d'osier, ces missives sommeillent ... mais je les relis souvent, surtout les jours gris .

Le mari? Pour la fête des Mères ? Ah non, je ne suis pas sa mère!... Il y a d'autres occasions, et même sans aucune occasion, tant il est vrai que la gratuité du cadeau s'accompagne à merveille de la joie de la surprise .


Et la mère- récipiendaire ? Est-t'elle à la hauteur ? Hum ! Pas toujours hélas ...
Gravement atteinte du syndrome de Madame de Sévigné, elle communique mieux par courrier, téléphone ou mail interposés. SMS, elle sait pas faire.
- Le syndrome de Madame de Sévigné ? Ques aco ? C'est aimer déraisonnablement, vouloir étreindre et n'arriver qu'à étouffer. Et quand on n'arrive pas à se soigner, ne parlons pas de guérir...
Bon, bon. On a compris . Le diagnostic est posé, c'est déjà ça.

Bien que je n'apprécie que trés modérément Totor, j'aime à dire - après lui - que l'amour d'une mère, "chacun en a sa part, et tous l'ont en entier".
Alors, que vive encore et toujours la fête des mères. Parce qu'elles le valent bien!

dimanche 15 mai 2011

Je m'en balance

C'est lui qui le dit !



Ou encore lui ! 

Et qu'est-ce qu'il dit celui-ci :
IL dit : "Carpe Diem "


Et les jours gris, se souvenir des jours - lumière . C'était le 15 mai 1976.

mercredi 4 mai 2011

à plus, Père Maurice

Eteins la T.V. !
Décidemment, tu ne comprendras jamais rien aux affaires internationales, alors le Prince William serait tombé dans une embuscade américaine et Ben Laden se serait marié ?...
...
Ouvre plutôt ton quotidien.
Oui, oui, tu as bien lu, le père Maurice est décédé .

Les souvenirs remontent à toute vitesse dans ma mémoire . Voyage en Algérie en mars 2009 . Le colosse occupait le siège à ma droite dans l'avion . Classe économique évidemment -  nous n'étions pas des vieilles pies - et ... jambes à l'étroit. Au retour, j'ai soigneusement évité l'enregistrement juste avant ou juste après lui, pour disposer d'un espace vital un peu plus ... , un peu moins ... , enfin, tu comprends !...
- Mouais! pas trés charitable comme attitude ...
Vrai, et je la regrette un peu, maintenant . J'espère qu'il ne m'en gardera pas rancune.
J'ai aimé ce compagnon de voyage, et tout le groupe l'aimait . On ne peut pas dire qu'il était solide sur ses jambes, puisqu'il avait des difficultés à se mouvoir . Malgré celà, et sans barguigner, il a arpenté tous les chemins de Saint Augustin et gravi tous les escaliers qui se présentaient sans se plaindre . 
Il a bien mangé aussi ! Il fallait bien nourrir une telle carcasse ! 
Lors du trajet dans le dernier "oeuf" du téléphérique de Constantine, il a su se moquer gentiment de mon angoisse, et de celle des policiers . Nous étions cinq dans la cabine. Pas de problème : le nombre limite de personnes était respecté. Mais le poids?... A la crainte du vide, s'est ajoutée celle de la surcharge !

(Maurice, sous l'olivier de Saint Augustin à Souk Ahras)

( Avec le cuisinier du Palmier, toujours à Souk Arrhas )

Je ne sais pas si c'est possible, mais j'ai une requête à formuler à qui de droit : il me plairait bien que le Père Maurice soit nommé suppléant de mon ange gardien qui a trop à faire. Inch'allah! 

Allez, Père Maurice, à plus!... comme disent les djeuns.