dimanche 12 décembre 2010

de musée en musée .

Ce n'était pas la première fois que je franchissais la porte du musée Denys Puech. Je me souviens d'une rencontre autour de Maurice Fenaille, dans les années 90. J'avais beaucoup aimé .
Cet émerveillement ne s'est pas renouvelé! ...
Les murs, les lieux, m'ont paru froids, dépouillés, pour tout dire vides. Et même vidés!


( jeune florentin)

(Fillette riant)
Au rez-de-chausssée, quelques sculptures de Denys Puech (dont André Chénier et sa Muse. Oui, mon fils!). Aux cimaises, des tableaux de Maurice Bompard (dont Le repos du modèle, un trés grand format, et un de dimensions plus modestes, orientaliste), une seule vue de Venise, qui fit beaucoup pour le succès de ce peintre rouergat. Denys Puech fut directeur pendant plus de 10 ans de la Villa Médicis à Rome!...
,
(La muse d'André Chénier,  également exposée à Orsay pour "Crimes et Châtiments")
Ce jour-là, à l'étage, une exposition de photos, c'est pas mon truc. Pas du tout.
Et me revient alors en mémoire la dispersion aux enchères, en octobre 1999, d'oeuvres et souvenirs de Denys Puech après le décès de sa nièce .
De trés belles choses, sculptures du maître bien sûr, des tableaux ( La Villa Médicis par M. Bompard dédicacée "A mon bien cher ami Denys Puech") et aussi des objets plus intimes, comme son chevalet de peinture, son habit d'académicien, et ... sa mallette de voyage, cuir et initiales.
Pour cette mallette, dernier objet de la vente, je lève la main et j'emporte la pièce qui n'intéressait personne. Fière de moi, ça oui, je l'étais. Mais pas pour longtemps. Derrière moi, dans mon dos,  une voix de stentor retentit  : " Préemption. Musée Denys Puech" ! Autour de moi, on chantait :  elle a les yeux révolver... Attitude adoptée sur le champ et sans réfléchir. Je ne fus pas muette non plus... Rien n'y fit cependant, et l'objet convoîté et obtenu (un instant de raison seulement, me consolait le juriste) ... se fit la malle !
Depuis, j'imagine sans peine les réserves du musée pleines à craquer de choses diverses et intéressantes, surmontées d'une mallette de cuir craquelée et poussiéreuse qui ne manque qu'à moi.
Une autre réflexion me vient de la genèse de ce musée qui devait être construit, d'abord vers le Foirail, puis derrière la belle cathédrale de Rodez. Nous sommes dans la première décennie du XX° siècle.
Denys Puech offre ses oeuvres.
Une maison, destinée à être démolie, est achetée dans ce but par la mairie. Denys Puech apporte une partie du financement ; son amie, la diva Emma Calvé une autre partie.
Sauf que ...
La vieille maison démolie, aucun ruthénois ne pourrait songer un seul instant à laisser reconstruire et cacher le chevet de la cathédrale désormais mis en valeur ! ... Polémique sur l'emplacement, polémique sur le financement qui dépasse, de beaucoup, les prévisions. Inaugurations à "répétition"...

Un siècle plus tard, l'histoire se répèterait-elle avec le Musée Soulages ?
Ce musée, abritant les oeuvres données par le peintre, doit être construit au Foirail. Si, si .
On a déjà démoli la salle des Fêtes, les halls Charles, une partie du jardin public ... Le financement? ... Il enfle. Et quoi encore? Ah, un conservateur a été nommé.
- Tu es sûr ? - Oui, oui, il y a déjà un certain temps.- Et il conserve quoi ?...
???
- Secret Défense.

samedi 4 décembre 2010

entre 12 et 75, et retour.

(photo MDS - printemps parisien)

Sept ou huit ans, je crois, que je n'étais pas revenue à Paris.
Et me voici invitée à fouler l'asphalte parisien à l'occasion d'un stage professionnel. Et oui, une nouvelle "carrière" s'amorce (peut-être) à un moment où je n'y pensais plus .
Je suis partie angoissée. Peur de ne pas reconnaître les lieux.


Mais non, la Seine est bien là et coule toujours dans le même sens. Bon, et puis? Le Jardin des Plantes? OK, à sa place lui aussi. Et l'hôtel, face à la cour d'Austerlitz? oui, toujours là, un peu plus plus moderne, mais toujours la vilaine manie d'encaisser à l'avance (Je l'ai bien reconnue, la dame, derrière le comptoir). Bon, passons.
Il faisait un froid à ne pas mettre un touriste dehors. Seuls de nombreux, trés nombreux japonais, avec leurs APN made in chez eux, étaient de sortie 
Et oh! la prochaine fois, tu regarderas mieux. Pas confondre japonais et chinois . Cétait des chinois! 
Le stage ?...
Dans un endroit sécurisé où rien d'imprévu ne pouvait advenir. Dans "mon" périmètre : Notre-Dame, l'Hôtel Dieu ...
Ca, c'est bon pour ton moral !
Grr!...
Je finis : la Préfecture de Police et enfin la Cour d'Appel de Paris. Tout était en place.
Encore mieux pour ton moral. Pas de cimetière ?
Non, non, pas de cimetière en activité dans le quartier.

Et quoi de nouveau sous la neige de Paris ?
Et bien, pour rester dans le terre à terre, j'ai constaté que de nouvelles pratiques, à l'usage des touristes, avaient été instaurées. Dans le Quartier Latin tout proche, où, naguère (oui, naguère, c'est pas si vieux, même si c'était au siècle dernier) fleurissaient les enseignes grecques, libanaises, italiennes ou marocaines, on rencontre désormais des tavernes qui affichent : "cuisine française", drapeau tricolore bien en évidence. J'ai cru comprendre que la gastronomie française allait être inscrite au Patrimoine Mondial. C'est pas une blague. Non.
Oui, mais, bon, dans le Quartier Latin, la "gastronomie" française ...  Je préfère mieux, comme disait le p'tit frère, un bon couscous que de la m... avec des frites!
Des goûts et des couleurs, on va pas discuter. Moi, je te dis ce que j'ai vu.
Ah oui, pour compléter la chose, j'ai "rencontré", avec le nez d'abord, puis de mes yeux vu, offerts à la curiosité des petits nippons - qui ne s'y précipitaient guère - des marmites de vin chaud. C'est pas une blague non plus!
J'ai cherché, bien cherché, mais je n'ai vu aucun hôtel affichant, à côté de la plaque Michelin,"Charbon et eau chaude à tous les étages".
J' y retourne le mois prochain, je chercherai mieux. Et je te raconterai. Promis.

mercredi 17 novembre 2010

Help!

Un mois de silence .
Les mots, ces mots que j'aime tant, se dérobent sous mes doigts et me fuient... A moins qu'il ne s'agisse des maux qui, eux, sont bien là !
Entre 12 et 34 me fait également faux bond : on ne peut plus me joindre, aucun commentaire n'a pu m'atteindre, et ma "hot-line perso" est aux abonnés lointains!

J'ai fait, la semaine passée, un rapide aller-retour dans mon village natal, "convoquée" par EDF. Cette fée électricité dont nul ne peut se passer. Et oui, trés cher, le chauffage ne se déclenche pas encore à l'aide de mollets pédalant allègrement dans le vide ...

Curieuse sensation de ne pas être chez soi, d'être en transit. Envie de repartir. Bizarre.

Sur la route de Pézenas, les étourneaux (ou leurs cousins) sont  là, nombreux, trés nombreux, alignés bien serrés sur les fils électriques. Tellement serrés, que, depuis la voiture, et sans pouvoir espepisser davantage, le tableau me fait penser à ces pierres de Madale amoureusement rangées, sur champ, par le grand'père fabriquant SA cheminée. Ou encore à ces colliers éphémères que fabriquaient les petites filles autrefois, en traversant d'un fil solide des graines de melon bien plates et bien sèches.
Il me semble alors que je comprends mieux cette notion de transit. Partir. Revenir où l'on était hier... Oui, mais... munie d'un billet aller-retour.
Migrer - sa vie durant - entre pays de naissance et pays d'accueil. Entre un soleil trop ardent, et un climat parfois trop frisquet.

Savoir qu'on part, mais savoir surtout qu'on peut revenir.

(sur l'Aubrac)

Ne pas oublier ses racines, certes, mais les racines ne se déplacent pas toujours facilement. Déraciner pour transplanter est éminemment risqué.
Alors, pour rester dans le domaine "vert", optons pour le marcottage. La technique me convient mieux, les stolons permettent à la plante de re-vivre ailleurs.
Ailleurs, mais jamais trés loin. Par exemple,  entre 12 et 34 !

lundi 11 octobre 2010

Sans remonter jusqu'au XVII° siècle où l"honnête homme était un idéal à atteindre, je me souviens de la théorie d'un ami étudiant, devenu depuis sénateur (il a mal tourné, diront certains dont je ne suis pas).

Selon lui, l'homme témoin de la deuxième moitié du XX° siècle, c'était le militant .

Peut-être.... Encore que...
Les majorités silencieuses, complices de toutes les vilaines choses advenues dans ce siècle, n'étaient évidemment pas composées de militants du courage.  Le militant, à mon avis, est relativement seul, isolé, désigné, vilipendé parfois. 
Mais ceci n'est pas mon propos.       

Regardées dans le rétroviseur, les dernières décennies du XX°siècle, et la première de celui-ci, m'imposent une évidence : l'homme-témoin de notre époque, c'est l'otage.

( C'était, je crois, à Saint Nectaire)
Alors, chacun pourra broder sur le thème. Vaste thème, hélas ...

Pour nous, cercle restreint, en cette année qui va vers sa fin, et qui sera annus horribilis, l'otage c'est une personne bien réelle, affaiblie et vulnérable, victime d'un processus initié et programmé par d'autres.
Non, non, elle ne se prénomme pas Liliane!...

Les otages sont parfois proches de leurs tourmenteurs. Sans parler du syndrome de Stockholm.



Avez-vous lu J.P. Kauffman " La maison du retour" ?
Moi, j'aime.

samedi 25 septembre 2010

Mémé confiture.

A la maison, c'est week-end-confiture. Les pots, dument étiquetés, s'alignent dans l'armoire ... à confitures.  Mirabelle, cassis, groseille, prune des Calquières, déja faites, attendent leurs copines plus tardives. Aujourd'hui, c'est poire - ce sera une nouveauté!. Et on finira, comme d'hab., par la pastèque (importée de la région piscénoise).

Ma préférée?. Sans discussion possible, celle de châtaigne. Certains préfèrent dire (ça fait mieux) crème de marrons... Libre à eux, on est toujours en République.
Je n'en fabrique pas. Pour deux raisons. En premier, parce que c'est vraiment fastidieux à faire. Deuxio: j'ai épousé un ardéchois, et question crème de marrons, il a - lui - des références!... et j'ai pas envie d'être comparée ! Et puis, en Ardèche, la famille en fabrique toujours. Me suis-je bien fait comprendre? ...

Cette confiture là me rattache aux quelques années d'enfance vécues à Lamalou-les-Bains. D'où provenaient les fruits? Mystère !... Probable qu'ils étaient "glanés" au hasard des promenades dans les bois, nombreux, alentour.  Mais personne, à ma connaissance, ne nous a jamais traités de voleurs de châtaignes. C'était une autre époque .
Une fois les châtaignes cuites, pelées - première peau, deuxième peau (quel tintoin !) - ma mère m'envoyait avec la bassine pleine de cette farine de petits vermicelles blancs, à l'épicerie. L'épicière acceptait de peser récipient et contenu. Retour au logement pour l'étape de la cuisson avec le sucre.

C'était alors le moment du "miracle"...

Là, sous mes yeux, le porridge de vermicelles courts et blancs se transformait en  une onctueuse crème brune. C'était de l'alchimie  !... Transmutation de la matière ! ... Odorat titillé en plus .
Des années plus tard, ma fille aînée sauterait d'impatience, elle aussi,  devant la cuisinière où cuisait la mousse au chocolat noir !... Affolée, comme "droguée" par ces effluves.
Elle aussi, menée par le bout du nez ...

Retour à la maison aprés la rencontre avec la balance de l'épicière : sur le même trottoir, la première maison avec un demi-étage accessible par un escalier central extérieur, était celle du professeur de musique. Celui là même qui tentait d'apprendre La Marseillaise aux élèves d'Emile et Adeline Bonnet. Rude tâche ! 

Lamalou a bien changé depuis ces années là. Je ne m'y reconnais pas toujours.
A l'entrée du village, un jet d'eau quelque peu mesquin surgit devant des cariatides, erzat de statues antiques, en matériaux de synthèse, plaquées contre la pierre des arches du viaduc.  
Madame de Sévigné priait ainsi :
" Donnez du goût à ceux qui ont de l'argent, et de l'argent à ceux qui ont du goût "
Celui qui a inspiré cette mise en scène n'avait, apparemment, ni l'un ni l'autre. Ou alors, il n'a pas assez prié Sainte Subvention . 

Et si on allait plus loin ?
Des livres sur les confitures ? l'embarras du choix.
Des livres sur Lamalou ? c'est moi qui suis embarrassée! A part l'oeuvre de Ferdinand FABRE, soporifique.

A consulter le site http://www.structurae.de/ . Pour sa mine de renseignements sur les ponts (Lamalou, Tarassac ... Millau)

lundi 13 septembre 2010

Cambiar

Cambiar
" Cambiar d'ostal, d'airal, de pèl o de camisa,
" Cambiar d'asuèlh, d'agach, d'auto o de remisa,
" Cambiar lo temps que cal per se poder enraiçar
" Dins un païs novèl que nos vol abraçar.

...

...
" Cambiar de terrador, de font, de vesinatge,
" Cambiar de professor, d'escola, d'amassatge,
" Cambiar los libres vièlhs e mai d'orientacion,
" Los vestit atanben, per moda o per passion.

" E cambiar, per ma fe, de curat, de campana,
" Cambiar de glèisa cada fin de setmana,
" Cambiar los "un cop èra", dire "dos cops sera":
" Amics que laissi, amics novèls, aital sèra."

( Ubèrt Fau, dich Lo  Bernardenc - Poësias Grelh Roergas



( Cork - St Francis)
" Faut-il partir? rester? Si tu peux rester, reste ;
" Pars s'il le faut."
(Baudelaire - Le voyage )

lundi 6 septembre 2010

Balade irlandaise

Même le grand Lamartine n'avait pu faire suspendre le temps !
Ni le vol d'ailleurs ...
La preuve : le jeune est parti!

A l'extrême gauche (!) c'est lui
Je le sais : j'y étais .
En raison des 20 + 10 kilogs de bagage qui pouvaient accompagner chaque voyageur, j'ai été conviée à aller découvrir Cork.
Enfin, découvrir c'est un bien grand mot ! Ma balade irlandaise a duré moins de 24 heures. Because c'était le dernier vol de l'année depuis Carcassonne, et, ce qui m'arrangeait, il ne coûtait que cinq euros. Oui, oui, vous avez bien lu !. Plus cinq euros de taxes, ce qui fait beaucoup en pourcentage évidemment ! 
C'est vrai que l'hôtesse a eu du mal à fermer la porte de la carlingue (mamma mia, c'était bien ma veine!) et que pour ces fameux cinq euros j'ai eu droit à deux fouilles corporelles et au refus de mon sac de cabine qui avait "oublié" d'enfermer le mini-dentifrice et le mini- shampoing dans un sac de congélation ... Mais enfin,on ne nous a pas demandé de pousser, comme pour "La petite diligence" de notre enfance.
  
Que dire de plus: à Cork-Airport, le chauffeur de taxi était chaleureux, et ses cheveux n'étaient pas roux. Pas de taches de rousseur non plus, il se prénommait Paul, et son accent disait pour lui qu'il était réellement irlandais .
Ah oui, il faisait beau. Si, si, il y avait un beau soleil. Paul a dit que nous l'avions apporté avec nous.
C'est vrai que dimanche matin, il n'a pas voulu rester et il est reparti avec moi. Je parle du soleil, pas de mon fils. Ni du chauffeur de taxi !

A Cork, nous avons eu le temps de faire un minimum de courses indispensables (un duvet, des cintres à vêtements, du papier toilettes...) et un maximum de ménage, ce qui n'était pas prévu dans le programme!

Et puis, visite de l'université U.C.C. au bord de la Lee (un fleuve, mais petit, le fleuve !).  Un "campus"  à l'anglo-saxonne, beaucoup de fleurs et beaucoup de pelouses, sur lesquelles on peut marcher . Un style "gothique français " (ah bon, t'es sûr?) .

(University College Cork - U.C.C.)


Ce sera désormais son lieu de vie. Pour l'année universitaire ! 

(Non, rien à voir avec l'abandon du Petit Poucet ...Quoique !...)
Dimanche, à l'aube, je suis repartie. L'avion a survolé l'embouchure de la Lee (oui, le même petit fleuve, mais - paraît-il- un des plus grands estuaires de... du monde?). C'était au dessus du port de Cobh: mon fils m'avait appris que ce fut la dernière escale du Titanic. Ce sont des choses qui font plaisir à savoir quand on voyage!

En France, le beau temps m'a permis de reconnaître La Rochelle, le pont et l'île de Ré.  
Et au dessus de Carcassonne, j'ai trouvé que vraiment, la nouvelle "coupe" des vignes, style bourguignon, faisait ressembler les parcelles viticoles à un beau patchwork géométrique de velours côtelé, velours mille raies, en dégradé de vert. So chic.

Ma voiture, au parking de l'aéroport, m'a présenté un coffre vide ... hormis les chaussures d'été laissées par notre émigrant. Mais dans la boite à gants, restaient aussi quelques Kleenex bien utiles...

et
(Les "tatanes" d'été n'ont pas voulu faire le voyage)
Et quoi encore? ...
Et bien, même si je me suis contentée de ne "faire" que le trajet jusqu'à Carcassonne et retour, le reste étant laissé aux soins de quelque professionnel (je crois), je suis revenue un tantinet fatiguée. Et ce soir, je ressemble encore un peu plus à Roger Lanzac, côté valises sous les yeux!

lundi 30 août 2010

Chat suffit ! suite...

Père et ... fils ou fille (s)

Ben non, il n'a pas demandé la garde des enfants !...
Il dit avoir de sérieux doutes sur sa paternité, car sur les quatre petits, pas un seul ne lui ressemble, enfin ne lui ressemblait ...
Deux ont été casés. Deux sont disponibles ...
A vot' bon coeur, m'sieurs - dames!
(On peut livrer à domicile)

Et la mère ? Et bien,  la mère, elle n'a pas l'air de faire une overdose d'amour maternel. Ou alors elle a lu Elisabeth Badinter, et elle est d'accord avec ses conclusions.

Cependant, en tant que femelle, elle a obtenu la gamelle séparée ...


Mange, Cayenne. Car, dès minuit, tu devras être à jeun.

La résidence séparée ? on sait pas trop encore.

Ce qui est sûr en revanche, c'est que demain matin, dès potron-minet, Madame a rendez-vous chez son toubib.

Il faut que je re-lise Colette. Comment faisait-elle avec son cheptel ?

mardi 17 août 2010

Il y eut un soir. Il y aura un matin.


On n'avait rien vu venir ...
C'est toujours comme ça, on ne voit rien venir. Rien les jours, les mois précédents... On se fait envoyer quelquefois sur les roses, mais bon, on oublie, ou alors ça fait partie du quotidien!
La porte a claqué. Et le silence s'est installé. Des jours sans téléphone et des nuits sans sommeil .
Sans sommeil, mais pas sans question : quand et pourquoi ? Qu'est-ce qu'on a loupé ? Qu'est-ce qu'on a fait ? Qu'est-ce qu'on n'a pas fait ? ... Trop de réponses possibles, donc aucune réponse.

Il n'y a pas que les couples qui divorcent.

Eprouver dans son corps, dans le ressenti corporel, des mots et des expressions toutes faites qui ont maintenant un sens : le coeur brisé. En vouloir au monde entier.
Non, pas au monde entier. .. seulement aux "khmers verts".
Soupçonner des chuchotements. S'emberlificoter dans des semblants d'explications. Et puis, un jour, ne plus réagir. Celui qui parle derrière, parle ... à mon derrière !  disait l'ancienne. On peut dire la même chose en étant moins poli, ça soulage.

Rideau. La peine et la douleur n'intéressent que les voyeurs .

Mais s'accrocher malgré tout, pour sauver ce qu'on aime.
Vous souvenez-vous du beau poème de Verhaeren qui se termine ainsi :
"... un roseau vert entre les dents."

(Dans les Gorges du Tarn - photo L. S.)

dimanche 25 juillet 2010

Le vers galant

Il fait chaud. La télé se fait soporifique. Les journaux brodent, jour après jour, sur les bêtes en cour.

Fermons les écoutilles!...

Je propose que nous "révisassions" ensemble le subjonctif , toujours aussi imparfait.
Alphonse Allais,- oui, oui! celui-là même qui voulait mettre les villes à la campagne !- nous offre une Complainte Amoureuse bien rafraîchissante.

Oyez, Oyez braves gens ... et éteignez la télé !
" Oui, dès l'instant que je vous vis,
Beauté féroce, vous me plûtes.
De l'amour qu'en vos yeux je pris,
Sur le champ vous vous aperçûtes.
Ah! Fallait-il que vous me plussiez,
Qu'ingénument je vous le dise,
Qu'avec orgueil vous vous tussiez!
Fallait-il que je vous aimasse,
Que vous me désespérassiez,
Et qu'enfin je m'opiniâtrasse,
Et que je vous idôlatrasse,
Pour que vous m'assassinassiez ."


Petite question, à la cantonade :
Si vous deviez partir sur une île déserte et n'emporter qu'UN seul livre, lequel prendriez-vous ?
- Pas trés original, mais utile selon la durée de l'isolement, un dictionnaire (pas le modèle de poche) .
- Ou bien peut-être une anthologie de la poésie. Ma préférée : celle commise par Georges Pompidou.

vendredi 16 juillet 2010

À la recherche du Pin perdu



Celà pourrait être les communiants de 1944, mais je ne suis pas certaine de la date à 100%.
Même incertitude pour l'identité des photographiés, je sollicite donc la clémence !...

Entourant le père Lucien Larroudet, de gauche à droite : Mimi (soeur de Clairette), Albert Bonnet (dont les parents étaient ramonets chez M. Andrieu ) puis Barthélémy Mosca (né au Pin le 24 juillet 1933, là je suis affirmative), la soeur d'Albert Bonnet et enfin Thérèse Aîn .

Je n'ai pas connu cette époque. On me dit qu'elle fut rude mais que les amis y tenaient une large place permettant d'oublier- un peu - le reste.

J'ai connu Le Pin dans les années 60. C'est toujours le meilleur souvenir de mon enfance.
Courez-y vite ! Ce village est merveilleux !

Repas convivial sous les ombrages des figuiers demain.
On doit pouvoir s'inscrire pour ... 2011.

Des livres ?
Celui de M.Scanzi (et associés) sur Vieussan
Cavanna : " Les ritals"

samedi 3 juillet 2010

Méditations estivalo-gastronomiques

Il fait chaud.
Dans mon 34, on dit même: "Il fait lune" (j'sais pas pourquoi!). J'ai fait un rapide aller-retour lundi dans ma célèbre commune natale, et ce fut difficile. Même la sieste m'a paru interminable, comme suspendue dans la touffeur et le "criquètement" des cigales. D'habitude, j'aime les cigales, j'en suis même un fervent "supporter", appliquant en quelque sorte une discrimination positive à leur égard (haro sur la fourmi, noire, muette, vilaine et surtout ... pingre!). Mais, quand les cigales font les 3 x 8 devant mes fenêtres... non, trop, c'est trop!    
J'ai donc bien vite retrouvé l'épaisseur - et la fraîcheur - des murs de ma maison du 12.

L'été est là. C'est confirmé. On l'a assez attendu, celui-là, et on ne va donc pas se plaindre.

C'est la saison des apéritifs à la tarde, des repas dans le jardin et des salades...
Enfin, la salade, c'est surtout bon pour les lapins!. Et comme le disait le grand-père d'Hadrien, le meilleur des légumes, c'est quand même bien ... la viande!

Allez, pour rester dans la même fraîche euphorie, je vous offre le menu d'un mariage célébré en août 1945 - c'était encore les restrictions d'après-guerre - dans la vallée du Lot, au pied de l'Aubrac .(Que du light !)


Je n'ai pas d'informations sur ce qu'a été le repas du soir.

Des livres ? tous ceux qui facilitent le transit. Ou la sieste.
Une table ?
Pour la "montagne" d'Aubrac, pour la gentillesse de Valérie et la cuisine d'Adrienne (Miam, la tarte aux myrtilles!) courez-vite à Aubrac, où fille et petite-fille perpétuent l'accueil et la belle tradition culinaire "Chez Germaine". Après le repas, les vastes espaces vous attendent : vos pataugas en frétillent déjà.

(*) Oui, oui, Monsieur le censeur orthographique, on me l'a déjà fait remarquer : c'était le temps où les alouettes étaient sans tête, certes, mais elles avaient encore leurs deux ailes (" ll ")

jeudi 1 juillet 2010

Premier plaisir du jour

(première promenade dans le jardin)

Je me suis toujours levée tôt . Rester au lit est une perte de temps, c'est mon opinion .
Parfois je travaille, parfois j'écris, souvent je ne fais rien . Mais seule, dans l'aube naissante, je crois commander à tout le monde. Et cette sensation me plaît. Laissez-moi mes dernières illusions. Même le chat, qui espère ses croquettes, m'obéit.

Mon premier plaisir, après le café brûlant, c'est de me laisser happer par l'extérieur et de visiter le jardin, la tasse à la main.
Et ce matin, une surprise, de la brume annonciatrice d'une chaude, trés chaude journée. (Je vais plaindre mes compatriotes du 34 . Ici, dans le 12, beau temps ne rime pas avec transpiration excessive! ) . J'aime cette brume, fraîchement délicieuse. Je m'y sens, comme Chateaubriand, à l'abri des hommes.
- oui, mais lui, c'est de l'automne qu'il parlait !
- je sais, je sais ...

(Quand l'odeur du seringat fait verser le lait du pot ...)


Et quoi encore ?


De la gelée de groseilles prête à rejoindre l'armoire à confitures, made in chez moi et terminée juste à l'instant. Et, si les piafs ne prélèvent pas leur dîme, ce sera gelée de cassis dans la semaine...
Et aussi sur la fenêtre, le vinaigre de sureau qui mûrit, bronzette plein sud pour quinze jours...

Le matin le temps se dilate, on peut tout faire, je vous le répète !
On peut même ne rien faire. Et oh, on est en république, non ?

Une toile ?
"Dans la brume éléctrique", pour les paysages de la Louisiane, pour le fantastique, et pour ...Tommy Lee Jones !

mardi 22 juin 2010

Crime et châtiment

Encore une fois, Fédor Dostoïevski met le visiteur sur la piste : il s’agit ici de la morbidité humaine, de l’insociable sociabilité à son paroxysme, et de l'application du droit, par les peines. Tel est le propos de l’exposition conçue par Robert Badinter, ancien Garde des sceaux et président du Conseil constitutionnel, actuellement sénateur, au musée d’Orsay jusqu’au 27 juin.
Dès la première salle trône une Veuve (= la dernière guillotine, retrouvée dans les caves du fort d'Ecouen !) du XIXème siècle, suffisamment éloquente et encore mortifère dans les esprits.

Vous voilà prévenus!...

Les œuvres exposées, sur un spectre stylistique très large (Munch, comme Goya), feuilletent pour nous le catalogue général des meurtres et des assassinats, qu'ils soient politiques ou pécuniaires. Ou  encore, illustrent les figures des meurtriers: le fou et le simplet comme le pauvre, et les figures des victimes: l’opulent comme l’innocent et le politicien. L’art s’empare souvent brillamment de cet envers de la civilisation, le néoclassique David fait du vociférateur Marat un martyr christique, André Masson illustre la revue Acéphale ; des journaux d’époque relatent les faits divers les plus ordinairement sordides, à côté de portraits des sorcières en sabbat chez Goya.

À côté du mal, la répression. Comme le rappelle une porte de prison taguée par des générations de détenus.

La science, sinon le scientisme, s’en mêle, avec des moulages des têtes fautives prônées par la phrénologie (Paul Broca) ou les épigones sociaux du darwinisme (Cesare Lombroso), mais aussi la photographie judiciaire à ses débuts, où le vernis esthétique peine à dissoudre le malaise.

Tout ceci est cosmopolite et plutôt européen, mais il faut signaler quelques trouvailles folkloriques et provinciales, et non des moindres. Ces qualificatifs me semblent un chouia péjoratifs, mon fils!

À côté du Marat de David, figure une œuvre aussi inspirée par la Révolution, une sculpture de Denys Puech : la tête du poète André Chénier, l’âme lyrique de 1789, est tenue dans les mains de sa Muse qui l’embrasse et l’accompagne parmi les Idées au sens platonicien (oeuvre également exposée à Rodez et à Villefranche de Rouergue)
De même, la salle suivante rassemble une série d’aquarelles d’un certain Théodore Géricault sur l’affaire Fualdès, entre romantisme du trait et (proto-)réalisme macabre ; des hommes poignardent l’ancien procureur tandis qu’un joueur de biniou (*) couvre le bruit du forfait, avant de se débarrasser du corps dans l’eau  (les rues du piton de Rodez bruissent encore de l'affaire! )



Voilà pour le 12…










A gauche : dessin de l'affaire Fualdès colll. Sté des Lettres de l'Aveyron.
A droite: Denys Puech, André Chénier, sa muse ...

L’esthétique n’est pas l’éthique, aussi cette brillante et instructive exposition peut-elle donner, sans cynisme ou sadisme au sens premier, une certaine interrogation sur l’âme humaine, aussi civilisée et cultivée soit-elle, et sur ce dont elle est toujours, hélas, capable.
Craignons donc que le catalogue s'enrichisse encore de nouvelles oeuvres!

Un livre? Une toile? :
Surveiller et punir, de Michel Foucault, une thèse discutée et discutable, mais un ensemble rigoureux, déconcertant et salutaire, ne serait-ce que pour comprendre les supplices (Damiens et le lèse-majesté) et les peines leur ayant succédé (le fameux Panopticon de Bentham)
Le Dernier jour d’un condamné à mort, de Victor Hugo, simple, court, poignant et tranchant.
Crime et châtiment, de Fédor Dostoïevski (que l’auteur de ces lignes n’a pas encore parcouru, honte à lui)
Douze hommes en colère, film de Sydney Lumet, classique pénal et moral  (oui, mais moi j'aime!).
Le catalogue de l'expo (en vente sur internet)
Et pour le 12 : les nombreux ouvrages, anciens et récents sur l'affaire Fualdès.

A quatre mains : G.S. fils (et trés peu G.S. , sa mère)

(*) Le biniou habite en général la Bretagne. Le vuvuzela serait anachronique. Ne s'agirait-il pas plutôt d'une cabrette rouergate ?

mercredi 16 juin 2010

Classement vertical

Je viens de participer au vidage (horreur du mot!), au nettoyage (idem), au déménagement (?) de l'appartement d'une personne décédée. Sans enfant, généreuse toute sa vie, elle avait souhaité laisser ses biens à une oeuvre de bienfaisance. Les professionnels ont fait leur boulot, et les ventes ont été faites selon la volonté de la défunte.  Restait le petit appartement, et son mobilier à évacuer (encore un mot horrible).
Pendant ces trois jours, j'ai eu la désagréable impression de détricoter une vie bien ordonnée où tout était classé, étiqueté, rangé ... Aprés les photos pour la famille, après les vêtements pour Emmaus, pour le club couture local ... que faire de tout ce qui n'était ni vendable, ni "donnable" ?... Les poubelles ou les déchetteries ne sont pas faites pour accueillir les débris d'une vie ! Et  le respect de la personne ne nous paraîssait pas compatible avec le recours à un "professionnel du débarras" ...

J'ai aussi pensé à l'ancienne de l'Education Nationale, rencontrée lors d'une randonnée, qui après avoir occupé ses loisirs à suivre, puis à commenter, des expos, des conférences, des pièces de théâtre etc. , se désolait de ne pouvoir transmettre ces documents à personne, sa famille ne paraissant pas intéressée.

De ces deux expériences, je tire une conséquence.
Une nouvelle règle : faire du vide . (Non, non, je n'ai pas dit faire LE vide!)
Ne pas attendre que d'autres le fassent pour vous et sans vous. S'alléger de ce qui n'est pas utile.
S'il fallait, dans l'urgence d'un incendie par exemple, quitter en une poignée de minutes son chez-soi, qu'emporterions-nous d'indispensable pour continuer le chemin? ...
On s'encombre tous de bien trop de choses dont peu sont vitales.

A titre personnel, j'ai toujours été assez "classement vertical". A la maison, quand un enfant ne retrouvait pas l'un ou l'autre de ses "trésors", il finissait par souffler, fataliste : " Maman a dû le mettre au panier !". Pas toujours faux .


Un jour, j'ai lu dans une revue de vulgarisation que jeter à la poubelle signifiait faire de la place pour ceux que l'on aime .... Ben, qu'est-ce que je vous ai aimés !...

vendredi 4 juin 2010

" Souvenirs, souvenirs..."

Un week-end offert en Périgord, et nous voilà partis pour remonter le temps !...
Première étape: Sarlat. Il faut y lire l'histoire le nez en l'air : les beaux hôtels particuliers, celui de La Boétie, l'ami de Montaigne... Mais si, rappelez-vous :

"Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que celà ne se peut exprimer qu'en répondant : parce que c'était lui, parce que c'était moi."
Beaucoup, beaucoup de belles maisons à façade Renaissance, à découvrir au hasard des ruelles plutôt médiévales. Sarlat fut la première cité à "essuyer les plâtres" (horreur de l'expression! ce n'était évidemment pas du placo !) de la loi Malraux, ce qui explique son bel état!.

Oui, mais... surtout, surtout, ne baissez pas la tête !... Car, niveau rez-de-chaussée, si les façades sont toujours aussi belles, quoique médiévales, elles sont pratiquement toutes "squattées" par l'industrie du foie gras ! Une indigestion visuelle! ... Là, ce n'est plus Monsieur Malraux le responsable, c'est Monseigneur the tourist!... Dommage .


(maison de La Boétie)

Cette impression ressurgira à plusieurs étapes.

La trés belle vallée de la Dordogne, les beaux châteaux perchés sur les éperons rocheux de ses rives, la couleur de la pierre rougeoyant sous le soleil - de façon différente selon l'heure du jour -, les champs de noyers si bien entretenus... Ce Périgord pourpre est toujours aussi magnifique!... (mais presque partout aussi, des pancartes invitant le passant motorisé à s'acquitter de la "dîme" municipale...)
Le jardinier "contemplatif" que je suis, trouva tout son plaisir à se promener dans les allées bordées de buis à la française, à Eyrignac. On peut y préférer le fouillis de Fènelon ! Mais je ne sais pas si l'impression d'abandon qu'inspirent les jardins de son château natal aurait plu au vertueux évêque de Cambrai !


Eyrignac, jardin blanc.

Rocamadour fut un grand moment, le gîte avait été choisi avec soin (Merci !) . Non, non, nous n'avons pas gravi à genoux les 223 marches de l'escalier des pèlerins, comme le firent, paraît-il, Saint-Louis, sa maman et ses frères... On a pensé que nos péchés étaient peut-être plus véniels .
Croisé - dans le sens montant - un couple d'âge mûr, bien aidé dans l'ascension par son toutou, tout "arc-bouté" au bout de sa laisse ; je leur ai quand même conseillé de faire attention ... lors de la descente !

 (Eyrignac . Coucou, c'est moi : ta rose préférée)

La route nous conduisit ensuite à Montal et Assier, Renaissance toujours et à plus d'un titre, l'esprit Fenaille!.. La suite au prochain numéro .

A lire :
Montaigne .
Vraiment ? Vous êtes certain ? Les Essais, oui mais pas tous le même jour .

mardi 11 mai 2010

Ils se marièrent et eurent beaucoup de problèmes...

Tel était  le titre d'une enquête parue dans El Watan, quotidien algérien que je lis assez régulièrement.
Et oui ! Il n'y a pas que dans l'hexagone que celà arrive.  Mondialisation, là aussi.
Même ceux qui n'ont pas fait le détour par la mairie sont concernés . C'est pourquoi la situation de mon ami Georges tient de l'exploit : quatre vingt dix ans aux prochaines tomates, et soixante dix ans de mariage ! ...
Au-delà de l'exception sévéragaise,  existe- t-'il une recette?...
Peut-être...
En premier, un peu de compréhension, de fatalisme, je ne sais comment l'appeler, genre "ne rien voir, ne rien dire, ne rien entendre". Ou encore, à la manière de la grand'mère de Pollux: "Ojos que no ven, corazon que no llora ».
Oui mais, cet ingrédient, l'employer avec modération! (faut quand même pas pousser!)

Deuxio : avoir des projets. Mais des projets communs. Cet ingrédient là, ne pas le doser, ou alors en QSP.

Et tertio : se lever chaque jour avec l'ambition de faire quelque chose pour l'autre. Une petite ou une grande chose. Mais quelque chose, réellement .

Certains ont débuté dans cette course avec l'envie de tout gérer, de tout faire chacun pour soi et d'avoir toujours le dernier mot. Ceux-là sont mal partis. Et parfois, c'est vrai, un second départ sera meilleur, à défaut d'être parfait.
Ce qu'il faut faire quand arrivent les problèmes, je ne le sais pas.
Mais ce que je pressens, c'est ce qu'il ne faut pas faire.  En tout cas, ce que - moi - je n'envisagerais pas de faire .
Je n'irai pas voir les psy. Le psy machin ou le psy... chose. J'ai connu un couple "qui fonctionnait" mais qui avait des difficultés relationnelles avec un enfant (un jeune adulte!). L'homme de l'art, psy machin, les a convaincus de divorcer. Objectif réussi! Et l'enfant? Ah l'enfant ? Toujours pareil ! Il y a maintenant trois malheureux, trois "mal dans leur peau", mais individuellement atteints.
Je n'entends donner de leçon à personne. Et si certains ont des recettes, des trucs, des remèdes "de bonne femme", donnez, donnez... La sécu (*) en a besoin.
Et Georges ? Et bien, pas gâteux du tout, il s'occupe avec beaucoup d'affection, de son épouse. Sa vie de retraité n'a rien d'une petite vie étriquée entre pantoufles, chat et journal. Non, non, bien au contraire! Georges est un de nos principaux "fournisseurs" d'histoires et d'anecdotes locales. Pas triste non plus, bon pied, bon oeil, et tous les dimanche midi, avec madame, au restaurant!


(*) La sécu : pas la sociale, non l'autre. La Sécurité avec un grand S. Terme à l'orthographe variable, puisqu'elle peut s'écrire aussi Sérénité.
(photos M.-D. S.).

A lire ? 
un extrait de Maynard :
"Cloris, que dans mon coeur, j'ai si longtemps servie
Et que ma passion montre à tout l'univers,
Ne veux-tu pas changer le destin de ma vie
Et donner de beaux jours à mes derniers hivers ?."  

A écouter?
J. Brel, bien sûr.

vendredi 7 mai 2010

Tout fout l' camp .

Un 6 mai et des températures flirtant avec... avec le zéro?. Et oui, c'est vrai ! Et pas seulement en (presque) Sibérie, pas seulement dans le Midi-moins-le-quart, dans le Midi tout court aussi !
Me reviennent alors les paroles d'une chanson de croûlant : " ... Un jour de neige embaumé de lilas, jamais on ne le verra !" . Mais si, mais si!. On l'a vu et c'était hier !
Il l'avait bien dit lo papèt : le temps est détraqué, la faute aux spoutniks et autres arpenteurs du cosmos...

Nos repères locaux fichent le camp : ici, on met les pommes de terre en terre, justement, quand fleurissent les lilas... Et on "sort" les plants de tomates après la foire de Laissac. C'est quand la foire de Laissac ? Ce dimanche ... Ce dimanche ? Meffi !
Qu'est-ce qu'ils disent nos amis les rosbifs anglais? Ah oui  : wait and see! . Et que répondrait la mère Denis ? C'est bien vrai, ça!

Quand on fait mentir les proverbes et les usages locaux, on peut s'attendre à tout !

Tenez, pas plus tard que ce matin, j'ai vu, de mes yeux vu, se pavanant devant moi, sur "ma" route, une Smart toute rutilante et fière, flanquée sur son postérieur du numéro de son département : 48 !  Alors là !... Je ne savais pas qu'en Lozère il était si difficile de se garer qu'il fallait, comme à Paris, comme à Monaco, rouler "smart"!... Presque aussi incongru que ces 4 x 4 qui doivent ne faire que Paris-Deauville le week-end ! Mais ça c'est une autre histoire.

Je vous le répète, Madame, tout fout le camp . 

Au fait,  ma rengaine de "croûlant" comment concluait-elle?
 " ... Qu'est-ce-que ça peut faire, qu'est-ce-que ça peut faire, je dors auprès de toi! ..."

- C'est bien vrai, ça!

dimanche 2 mai 2010

En mai, tout me plaît

Les manifs n'y feront rien !...
Sous cette latitude, le muguet du 1er mai fleurit quand il veut .


Pas de clochettes épanouies ce 1er mai, donc.
En revanche, tout autour de la bassine de zinc contenant les visées expansionnistes dudit muguet,  s'étale sans pudeur le rose du myosotis .
Comment l'appelent-ils déjà nos amis les "rosbif" ? - ah oui, forget me not !
En français, et dans le mien blog : "Ne m'oubliez-pas"...

Dans la cour, mes préféré(e)s : les hostas (... il paraît que le nom patronymique officiel aurait changé ) .
J'aime, chaque printemps, les regarder "éclore".
Un peu caméléon à la naissance, avec des pousses brunes comme des dards perçant la terre, puis toute robe turbinée dehors, la plante se dresse, s'imaginant - pecaïre -atteindre des sommets, avant de s'abandonner en feuilles joliment arrondies. Des feuilles striées pour que chaque goutte de pluie descende une à une, depuis la pointe de la feuille jusqu'au pétiole, comme autant de perles pour irriguer son coeur.
Tous les verts de la terre l'habillent : la famille les décline presque à l'infini.

Invitons les hostas dans nos jardins.
Dans l'été, ses feuilles adouciront de la plus belle des façons tous les bouquets. Généreuses, au regard du peu de soins qu'on leur apporte, il suffit de les défendre des escargots et autres limaçons... Facile, même pour les jardiniers de l'espèce "contemplative" dont je fais partie.







Des souvenirs trés heureux et un anniversaire à souhaiter
c'est pourquoi j'aime tant le mois de mai .


mercredi 28 avril 2010

Double peine


Les années ont passé,
Travail et joies mêlés.

Que s’ouvrent enfin les portes
Sur cet ailleurs que j’attends.
Tout m’est blessure, le silence, les autres…
Au soir du combat, se fera le bilan.


jeudi 15 avril 2010

Entre mon fils et la B.D. ...

Week-end à Aix-en-Provence, surtout pour voir le jeune qui grandit loin de nous...

Justement, c’est lui qui m’entraîne à la Cité du Livre où les auteurs de B.D. dédicacent.
C’est pas trop mon truc. De longues files de jeunes patientent devant des panneaux portant des noms que je ne connais pas, mais alors pas du tout ! il n’y a là ni Uderzo, ni Goscinny, ni Hergé…

Et oh ! Tu te crois à quelle époque, mémère !

Derrière les grands rideaux bleu et noir cependant, une petite estrade, une table, quatre chaises, face à quelques rangées de fauteuils …
J’ai passé là une heure magique !
Jacques Ferrandez était venu parler de «Terre Fatale», dernier tome des «Carnets d’Orient» et de «L'Hôte», superbe album où il met en scène une nouvelle d’Albert Camus.

J’apprécie le crayon et les textes des Carnets d’Orient et je découvre un auteur assez sympathique.

Oui, mais c’est pas tout…

Je découvre surtout l’auteur de la préface de l’ «l’Hôte»: Boualem Sansal, arrivé directement d’Alger, mais en retard, car son avion avait été déprogrammé sans que personne n’en soit informé (C’était un vol de la compagnie nationale, que certains appellent « Air Peut-Etre ») !...
J’avoue ma totale ignorance au sujet de Boualem.
Et pourtant, quel amour pour son pays, et pour ses compatriotes. Et quel courage pour continuer à vivre et à écrire là-bas, chez lui ! L’oligarchie actuellement en place lui a fait payer cher sa liberté de ton : lui, limogé de son emploi, et son épouse contrainte à quitter son poste d’enseignante…

L’écouter parler avec passion. Avec passion et sans rancœur. Simplement. L’écouter dire les choses telles qu’elle sont, et les faits tels qu’il les a vus. L’entendre se faire apostropher par un jeune compatriote dans l’assemblée, costume strict et paroles de haine … interprétant la phrase (trop) célèbre d’Albert Camus sur la justice et sa mère !...

Cette heure de conférence m’a donné l’envie de lire un livre de Boualem : "Le village de l’Allemand ". Tirée d’une histoire vraie, cette œuvre raconte le curieux (surtout ne pas dire drôle !) parcours d’un criminel nazi exfiltré d’Europe, pour devenir sur ses vieux jours, via l’Egypte et les services spéciaux locaux, le héros d’un village des hauts plateaux algériens : un homme bon, tourné vers les autres. Récit déroulé au travers des journaux croisés des enfants de l’Allemand, qui, bien sûr, ignoraient tout de la première partie de la vie de leur père. Leur père massacré, au soir de sa vie, par des terroristes islamistes. Et voilà la boucle bouclée : tous les terrorismes se ressemblent, celui de 1944 et celui de 1994, en Allemagne ou en Afrique.

Merci à Guillaume de m’avoir permis cet « intermède ». Il résonne encore en moi, en différents échos que je ne développerai pas ici, ce n’est pas l’endroit.

Beaucoup de choses, beaucoup de gens, ont besoin de nous pour échapper à l’oubli ou à l’indifférence : penser à ajouter Boualem Sansal à ma liste.

Des livres:
Les Carnets d'Orient, maintenant refermés par J. Ferrandez
Le Village de l'Allemand de Boualem Sansal
Et, pourquoi pas, relire Camus, si décrié de nos jours.


vendredi 26 mars 2010

Lettre ouverte à Nounours, Kiki, Nicolas (absent sur la photo!) et les autres...


A l'écho de ma voix ne répondent que les craquements des meubles ou du parquet ... J'ouvre la porte de la chambre : il y a bien longtemps que personne ne dort plus ici .
Les oiseaux s'envolent, il faut bien que les enfants partent aussi.
Mais les livres s'ennuient, sagement alignés, figés, le dos tourné à la lumière, à la vie.
Et Nounours, Kiki et les autres, tant aimés autrefois et maintenant relégués, oubliés, méprisés.

          Les bras qui vous entouraient, où sont-ils?
        Aimer c'est souffrir... Dites-le, vous aussi .
Criez-le !...
Qu'on vous réponde !

Avant que tout ici ne sente la naphtaline ...