mercredi 14 novembre 2012

au voleur !

J'aime toutes les saisons, mais j'apprécie particulièrement l'automne ...
- Mouais , on le sait, tu l'as déjà dit...
 
... Sauf cette année ! Cette année on m'a volé mon automne.
 
Je suis partie - avec le maître - à Ploumanach, comme chaque année en octobre. Week- end un chouia prolongé jusqu'au lundi 15. Le temps n'a pas été aussi pourri que ce qu'on nous l'avait annoncé, et la traversée de la Sologne fut, comme souvent, un enchantement pour les yeux (pour les papilles aussi!). En Bretagne, le temps fut ... breton, mais les rochers de granit rose étaient bien là, la mer tantôt bleue tantôt grise, et le beurre sur la table de l'Hôtel du Port toujours aussi délicieusement salé ...
 
... et à la même place, l'abbaye de Beauport (pour son cidre)
 
A La Clarté, tout était aussi en place, les tableaux de Maurice Denis, mon copain Saint Fiacre avec sa bêche et le Maure souriant du bénitier...  Bref, séjour agréable.
- Alors pourquoi encore roumèguer?. Tu as pu visiter Le Mans, cité Médiévale et Renaissance, trés méconnue,
 
 
Et l'arbre abattu par le coup de vent n'est pas tombé sur ta voiture, mais sur celle d'à côté.
- Vrai ? 
- Oui, oui .
 
 
Tu es revenue arpenter les beaux jardins de la cathédrale de Bourges.
- Vrai ?
- Oui, oui .
 
 
Mais fiston, ça c'était dimanche.
Jusque là tout allait bien, sauf qu'il y a eu une "petite gelée" nocturne. Non prévue, la gelée.
A l'aller, les arbres, les vignes, la forêt ...Tout quoi, tout était encore bien vert.
Au retour, voilà-t'il-pas que les arbres, les vignes, la forêt... Tout, tout était devenu marron.
On m'a volé l'automne, ses couleurs jaune mordoré, pourpre, feu... Il est inadmissible qu'on m'impose de passer directement du vert au marron. 
 
Faire ça dans la nuit, c'est grave! C'est du vol, c'est du vol avec circonstances aggravantes!
Pour "me remettre", je vais me payer une petite tranche de Kouing Aman, puique j'en ai ramené l'authentique et bretonne recette.
C'est presque "Secret Défense" ...   
 
 
A voir:
Allez-donc visiter Le Mans. Toujours aussi difficile d'accès (éviter le circuit!), la cité médiévale est magnifique. C'est une coquette ! Quand on reprend la route, le dernier regard sur les remparts de briques appareillées ne vous laissera que des regrets...
 

lundi 8 octobre 2012

Des pommes, des poires ... Non, pas de scoubidous

Aprés les pommes, aprés les potirons (quatre exemplaires de 24 kg,  et quelques autres d'une taille plus raisonnable), nous eûmes les poires ...
 
 
 
Dans cette rude compétition agricole, les deux poiriers offerts voici quelques années par notre fille aînée n'ont pas voulu être en reste.
Les Louise Bonne sont encore sur l'arbre. Le deuxième arbre, dont malheureusement j'ai perdu l'étiquette, n'a produit que quatre fruits. Mais quels fruits!
Posée sur la balance de ménage, la First poire accusa 420 grammes!... Finalement, en y réfléchissant bien, l'étiquette devait porter "Poirier Spécial Famille Nombreuse"  .
 
Après la pesée, j'eus comme des sueurs froides ... Il me souvint qu'au printemps, j'avais tenté de mettre les petites poires en bouteille, mais que le manque de contenant selon mon goût m'en avait dissuadé!... Faut toujours se méfier d'un petit calibre !... Devenu adulte, il m'aurait explosé le verre!
 
Donc, cet automne je fais des provisions.
L'hiver risque-t'-il d'être rude? Il y a des signes : la lecture du journal par exemple, avec toutes ces catastrophes annoncées .
Un autre signe : mes amis à quatre pattes du jardin, eux aussi ils provisionnent ! Même que les noisettes ont eu à peine le temps de choir sur la pelouse : les écureuils les ont fait tomber et moi j'ai ramassé. Vite fait !
Manquerait plus que la Banque de l'Ecureuil compte sur mes fruits pour payer les futurs intérêts du livret augmenté !
 
Dans le même chapitre intitulé "Stocks", ajoutons les champignons. Pas n'importe lesquels. Non, le roi des champignons, j'ai nommé le cèpe!
C'était le dernier dimanche de septembre. Lors du règlement de l'excellent repas pris dans un restaurant de village (au bout de nulle part, mais en bordure de la route Mende - Langogne,  pour ceux que ça intéresse!). Donc, après avoir tapoté sur la GBB (game-box-bancaire), je découvre, peint directement sur la vitre de la porte, une annonce de circonstance: A vendre champignons, girolles ("Y en a plus ma p'tite dame"), cèpes et mousserons. Je fais part de mon intérêt au patron et demande à les payer, avant d'aller les chercher "en bas, au garage". Et l'homme, rigolard, le tablier de cuisine tressautant sur son embonpoint : " Ah non! C'est en bas qu'on paye, ... et en liquide. C'est pas le même prix, selon qu'on a mangé au restaurant ...ou pas! ". Donc, pour le cours du cèpe, y a pas que la météo qui intervient. D'autres facteurs sont à prendre en considération, du moins pour le cèpe de Lozère!.
Les cèpes ? Trés beaux, comme des bouchons de champagne! Choisis par le patron et pas trés chers (Nous, on avait mangé au restaurant!). Mangés le soir même dans une omelette, d'autres au congélateur. Et les derniers, bien que lozériens, ont séchés les jours suivants au soleil de l'Aveyron. 
 

jeudi 4 octobre 2012

Pom, pom, pom pom ...

C'est un fait avéré, je n'aime pas beaucoup les fruits. Et surtout pas les pommes.
 
Avec moi, Adam, il aurait croqué direct !
Vieux souvenir de ma "prison" de Font Romeu, où ces fruits entraient par camion entier dans les réserves de la cuisine...
 
Oui mais, dans notre verger, la reine des reinettes ... est reine.  Et par les temps qui courent, rien ne doit se perdre. Alors, pas tous les jours mais presque, je compote, nous compotons les fruits tombés sur la pelouse et qui ne se conserveraient pas.
 

(Récolte 2012)
Ma méthode est simple et rapide.
J'épluche, je coupe en 4. Oui, ma pomme, c'est pas taille XXL, c'est balle de tennis, maxi ! Alors détailler en 4, c'est suffisant. 
Ah, trés important, je garde les pépins. Non, je ne collectionne pas, je stocke seulement. Nuance!  Rapport aux prochaines confitures ou gelées qui auraient des vélléités de ne pas figer ... Et bien, les pépins dans une boule à thé, avec les fruits dans le chaudron et sur le feu, évitent tout simplement l'emploi de géli-machin ou de sucre-truc, additifs qui n'ont pas l'air trés honnête, écologiquement parlant. Voilà, fermons notre parenthèse.
Les pommes en morceaux remplissent un saladier, avec couvercle, le tout en verre ( pas de plastoc !), une assiette creuse dessous pour éviter d'avoir à nettoyer en cas de débordement, et zou, direct dans le micro-ondes : 10 minutes à 750, petite pause puis encore 2 minutes  C'est fini.
Je confirme : pas de sucre, pas d'eau, pas de ... Que de la  reinette!
Si c'est bon ? Ah oui ! Même pour ceux qui - comme moi - n'aiment pas les pommes. Et qui n'aiment pas, non plus, laver les casseroles.
 
Simple et rapide, j'ai déjà dit.
 
Une pomme par jour éloigne le médecin, dit-on ... Oui, à condition de savoir viser. Merci Sir Winston Churchill. 

mardi 11 septembre 2012

Un week-end à Aix, c'est toujours un grand bonheur. Pour plusieurs raisons, mais pour deux principales: les calissons et ... Guillaume. Pour les deux, je veux bien risquer l'overdose.

Ce dimanche, je suis entrée dans la chapelle des Oblats, merveille architecturale. Clarté des pierres et voûtes elliptiques. Je regrette beaucoup de ne pouvoir la visiter, avec un guide, lors des prochaines Journées du Patrimoine.

L'une des statues à l'entrée du choeur : Saint Jean de la Croix.
Celà me remet en mémoire le beau texte qu'il a écrit et que j'aime particulièrement:

Un grand Amour m'attend

Ce qui se passera de l'autre côté,
Quand tout pour moi aura basculé dans l'éternité...
Je ne le sais pas!
Je crois, je crois seulement
Qu'un grand amour m'attend.

Je sais pourtant qu'alors, pauvre et dépouillé,
Je laisserai Dieu peser le poids de ma vie,
Mais ne pensez pas que je désespère...
Non, je crois, je crois tellement
Qu'un grand amour m'attend.

Maintenant que mon heure est proche,
Que la voix de l'éternité m'invite à franchir le mur,
Ce que j'ai cru, je le croirai plus fort au pas de la mort.

C'est vers cet amour que je marche en m'en allant ;
C'est dans cet amour que je tends les bras,
C'est dans la vie que je descends doucement.

Si je meurs, ne pleurez pas,
C'est un amour qui me prend paisiblement.
Si j'ai peur ... et pourquoi pas?
Rappelez-moi souvent, simplement,
Qu'un grand amour m'attend.

Un peu de lumière dans ce monde de ténèbres.

lundi 30 juillet 2012

Si vous avez trop chaud...

... je connais un endroit TRES frais :





LA CANOURGUE,
 aussi appelée Venise Lozérienne.

C'est moins loin, et on y mange bien mieux pour moins cher.

En ce moment, dans une belle maison à colombages, restaurée, Place au Blé, Jys Stuyling de Lange expose ses dernières oeuvres.


Le peintre est attachant . Tout comme le lieu. 

mardi 17 juillet 2012

Un dinosaure à Nimes.

C'était hier.
Belle soirée en vérité, car il déménage l'animal! ...
Dans le cadre fantastique des arènes de Nimes, sous un ciel sans nuages, avec un vent qui secouait tout, y compris les projecteurs, j'ai eu la chance d'assister au concert du grand Bob . Grace à Guillaume qui s'est fort opportunément souvenu qu'avant d'être sa mère, j'avais été fan des sixties. Et oui, ça ne nous rajeunit pas.
Et Bob ?  - Ben, lui aussi il ne rajeunit pas. 
Soixante et onze ans au compteur!


En hors d'oeuvre, nous avons eu droit à Adam Cohen . Oui, oui, le fils du grand Léonard! Sympathique, ça oui!... Rien, cependant, ne vaut l'original.  Mais quand des centaines de voix reprennent dans la nuit  So long Marianne, la magie opère, et tout est pardonné. Au nom du père... 

Enfin paraît Bob Dylan. Si la voix est quelque peu éraillée, le reste n'a pas pris une ride.  Des musiciens à l'unisson, l'entourent, sans jamais l'éteindre.  Entre ses mains, les instruments, harmonica, clavier ou guitare, deviennent mélodies, enflent, explosent et font vibrer ces arènes. 
Quand s'annonce Like a rolling stone, la sécurité ne peut empêcher la foule de converger vers la scène et d'acclamer, debout, l'homme au chapeau blanc.
Cette nuit semblait suspendue au dessus de l'enceinte de pierres, et on serait bien resté là jusqu'au lendemain.
Les nombreux rappels n'ont pas vraiment touché le chanteur, qui, trés "pro", nous gratifia d'une seule reprise. Dommage. Mais puisque ce concert s'inscrit dans le never ending tour, je vais garder un oeil sur le calendrier de Bob. 
Que dire de plus?
Il y a longtemps que je n'avais vu un tel rassemblement  Peace and Love. Anciens hippies un chouia vieillis. A l'image de cet homme devant moi, torse nu sous une veste classique. De longs cheveux gris alignés derrière un bandeau, bien partagés sur un crâne dégarni. Debout, se trémoussant sans discontinuer pendant deux heures, de ses deux mains il écartait ses cheveux, s'en faisant un cornet pour mieux entendre. Etait-ce vraiment nécessaire, compte tenu des décibels ambiants?...
The answer, my friend, is blowing in the wind

vendredi 22 juin 2012

On dirait le Sud...

... oui,  mais le Sud-Aveyron !

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(le rougier de Camarès)

Le rouge de la terre, les genêts d'or et le bleu du ciel ... Ca me rappelle le "terrier" de Font Rami, de Varailhac, ou de Cazouls tout près de mon village natal.

C'était lors d'un rapide et impromptu aller-retour à Camarès, la belle endormie.
Il fut un temps où la gent féminine des hauts cantons de l'Hérault, voulant s'offrir un beau vêtement de cuir, faisait un "saut" jusqu'à Camarès ou se trouvaient les ateliers Mac Douglas. Si la marque (de luxe) existe toujours, elle n'est plus abritée sous cette toiture à la silhouette découpée comme un long zigzag sur l'horizon. Elle s'est délocalisée et elle a déserté ces lieux considérés comme trop ...
Trop quoi?... Trop ploucs ? - Non, non, trop excentrés.
 ... me plaît pas, le verbe déserter. Synonyme d'accomplir une mauvaise action.
Remarquons que ce n'est pas la première fois que ce lieu est victime d'ostracisme. Là, au même endroit, sous ces mêmes toits, étaient des fabriques de draps, de molletons ou de couvertures pour les militaires, dont l'usine Rachou ... Plus aucune draperie aveyronnaise depuis les années 1960.
Trop quoi celles-là ? Trop ploucs? - Non, non, trop spécialisées.

A Camarès, allez donc faire provision de biscotins à l'atelier situé après le pont. Et, tout en regardant travailler la petite équipe familiale des biscuitiers, vous dégusterez les différents produits de la Maison Majorel. Testez et choisissez ! C'est ce que j'ai fait !

Tout à côté se trouve le petit village d'Andabre. Difficile de croire que ce fut une cité thermale. Mais si, mais si !
Et pour quelles affections ? - Je ne sais pas trés exactement, mais la "pub" annonçait : " Ne tournez pas autour du pot. Allez à Andabre." 

Sur le retour, je n'hésite pas à quitter le goudron pour aller voir de plus près la belle église de Saint Pierre d'Issis.
(Saint Pierre d'Issis)
En parcourant le cimetière devant l'édifice, tout tristounet de ses quelques vieilles pierres tombales allongées sur un sol desséché, il me souvient d'avoir eu en main une partie de registre énumérant les naissances, les morts - et les causes  de ces décès - sur cette paroisse. Oui, autrefois, ce petit territoire était une paroisse .
A lire: 
De Marie Rouanet, l'arpenteur . Une écriture juste et ciselée. Un régal.

dimanche 3 juin 2012

(Rodez, église Saint-Amans XVI°siècle)
Curieuse statue polychrome qui représente la Trinité, exposée dans l'église Saint-Amans, où elle fut découverte voici quelques années.
Aujourd'hui les chrétiens fêtent la Trinité, vrai mystère s'il en est.

Je ne fais ici aucun prosélytisme. D'accord?

Ceci étant dit, j'aime cette représentation.
Le Père nul ne l'a vu, même si les Evangiles rapportent "Celui qui me voit, voit mon Père". L'Esprit sous forme de colombe - c'est une image plus connue - sort de sa bouche. Et, entre ses bras, la Croix où devait être Jésus, mais le visage n'a pas survécu à la folie des hommes ...
Telle qu'elle est, même martyrisée, cette Trinité me plaît, et c'est souvent que je la visite dans cette église où fut célébré notre mariage.

Le week-end dernier, grâce au Grand Randonneur en chef de mon village natal, j'ai découvert Caninals, puis Salabert et enfin Le Priou.
Le thème de la balade était "les cistes". Oui mais les cistes ne nous avaient pas attendus. Quand c'est l'heure de fleurir, ils fleurissent, et après l'heure - n'est-ce-pas - ...

Quelques-uns cependant ont eu pitié de nos godillots, ici,


ou encore là,
Et puis quoi encore ? De l'eau ...
...celle qui coule de la fontaine de Salabert,

...et celle du sentier qui remonte (le sentier, pas l'eau...) vers Le Priou, où paressait une belle fougère,
Mais la fine céphalentère, orchidée timide et rosissante, n'a pas voulu se laisser prendre en photo. Désolée!

Ma trinité à moi, de l'eau, des fleurs... et des randonneurs : 
Ca, c'était samedi. Et dimanche, c'était quoi le programme?
- Fonseranes, pour assister à la messe.
Et frère Basket ?
- Toujours là. Plus dans le choeur, mais au premier rang, acoustiquement dépendant et en charentaises. Frère Pantoufles désormais.

lundi 7 mai 2012

J'ai descendu dans mon jardin...

C'était ce matin.
Et quoi de neuf en ce second tour des élections? dans ma maison ?
Des vaches à la frontière.
Pas des Aubrac, non. Des brunes des Alpes adoptées par l'agriculteur voisin .


Elles ne me dérangent pas, et elles ne m'ont pas - non plus - empêché de cueillir des morilles (en quantité homéopathique!) à deux pas de leurs museaux. Je ne vais pas les présenter ici. Faut éviter les jalousies!

 
Les tulipes, elles, ont senti le vent .

 
Les hostas se sont hissées au niveau de la tondeuse.

Et la monnaie du pape, imperturbable, continue de fleurir aussi mauve que l'année passée.

 Et voici l'inattendue de ce jour:
Raide sur le gravier de l'allée.
Et taupe elle a vécu ce que vivent les taupes,
Dans l'espace de mon jardin.
 (Pardon à Mr du Périer)

mardi 17 avril 2012

à la rencontre d'Hermione

Hermione?
Non, non, ce n'est pas la copine d'Harry Potter ... Et la Belle Hélène n'est pas sa maman. Non.
Il s'agit du chantier pour la reconstruction à l'identique de la frégate "l'Hermione", celle qui amena Lafayette à Boston pour soutenir les insurgents.
Frégate de la liberté ? - Mouais ...
Pas trop à l'origine, puisque elle fut construite par 300 ouvriers et bagnards qui faisaient la "journée du roy", c'est à dire 18 heures de travail par jour!.. En six mois, le bateau fut bon à prendre le large.
La reconstruction, elle, a débuté en 1997, et si ce n'était le problème financier, elle aurait dû se terminer ... hier, avant-hier, enfin plus tôt que ça. L'association à l'origine du projet a mis dans l'affaire tout l'argent des visites et ça n'a pas suffit. Et non...Voilà pourquoi, en cette fin mars de l'année 2012, nous avons visité les entrailles de l'Hermione, en son radoub de Rochefort. Radoub maintenant rempli d'eau afin que le bois de la frégate ne s'abime.
Avant de mettre le pied sur le vaisseau, on nous fit coiffer d'une charlotte et d'un casque de chantier.
- Pourquoi ? - Tu verras!



La proue de la frégate ?
On va jouer l'iconoclaste. Ce serait, comme qui dirait, la pub d'une banque connue qui sponsorise le Tour de France, le lion est trés jaune et l'écu de France, bien serré entre ses griffes, est bleu ... Bleu de France. Oui, bleu et jaune étaient les couleurs royales.


 A babord et à tribord  (faudrait voir à assimiler les termes de marine, moussaillon!)  les poulainesdeux sièges percés pour les 300 hommes d'équipage. Pas étonnant que ces utilités fussent dénommées les "faiseuses de veuves" ! ... Pour le commandant et les officiers, environ 14 personnes, deux autres poulaines, côté poupe. La symétrie - à défaut de l'égalité - était respectée .

Sur le pont des gaillards, gaillard d'avant et gaillard d'arrière séparés par la grand rue, dans l'odeur du coltar, je remarque des cages à poules (de vraies cages pour des vraies poules qui avaient mission de pondre de vrais oeufs : un mois de voyage jusqu'à Boston, fallait bien manger!). Au ras des planches, des caillebottis, équipement tout à fait nécessaire pour évacuer les fumées du combat dégagées par les canons de l'étage en dessous.
Par ici, justement on descend vers le pont de batterie. Hauteur sous plafond 1,60 mètre. Tu piges l'utilité du casque?. Ici, tout est peint en rouge : les affûts des canons, le sol, le plafond ...
- Pourquoi?  - Pour ne pas faire "tache" avec le sang ... CQFD.

( Le grand cabestan à douze barres. Rouge lui aussi. )

L'armement prévu était de 26 canons (1,8 t chacun!). Canon de 12 (12 livres, je suppose, puisque les boulets pesaient 6 kilog). Pour manipuler l'engin, neuf hommes et un mousse étaient nécessaires (le mousse : un enfant !.). Enfin, on a compris qu'il fallait du monde, et pas des demi-portions. L'ancre, à elle seule, pesait 1,8t.  D'où tout le sel de la formule "jeter l'ancre". Ben voyons. 

( Les affuts attendent les canons)
Nous descendons au faux- pont, troisième niveau, celui du dortoir de l'équipage.

(D'après D. Georget /La vie à bord de la frégate Hermione/Ed.Gulf Stream)
Hauteur sous plafond: 1,50 m. Encore une question au sujet du casque?...
Dans l'obscurité totale, aucune ouverture, avec interdiction absolue d'allumer des feux, le matelot dort dans son hamac. Les officiers et la mainstrance sont mieux lotis et disposent de compartiments individuels. La cabine de l'aumonier est même équipée d'une grille pour la confession !



Le quatrième niveau, la cale, est réservé aux vivres. Et au lest. Ne pas l'oublier celui là.


Les rats, eux, fréquentent tous les étages, sans préférence aucune. 

Le commandant ? Ah non, il n'est pas là, ni là, ni encore ici. Il loge dans une spacieuse cabine, côté poupe du pont de batterie et bénéficie de sol parqueté, de boiseries peintes avec de délicats rechampis, et ... d'une vue imprenable sur la mer par l'alignement des ouvertures à petits carreaux. En cas de branle-bas de combat, tout l'agencement de cette pièce, sol compris, devait être démonté en moins d'une demi-heure pour laisser la place à quatre canons ... 


Cette visite, nous la devons à nos cousins rétais que nous remercions encore.

Ceux qui veulent faire la visite, dépêchez-vous. Début juillet, l'Hermione changera de radoub, et l'intérieur ne pourra plus se visiter en totalité.

Rentrant de ce périple, je rencontrais mon ébéniste préféré qui m'apprit qu'il avait été matelot sur le Foch dans sa jeunesse.
Ce qui porte donc à trois le nombre des hommes de ma vie qui furent marins.
Outre B.B., je vais nommer Jean François Deniau qui avait pour moi toutes les qualités de l'homme, du politique et de l'écrivain. Et je n'oublie pas, mille millions de sabords, le capitaine Haddock.
A lire donc:
Tout JF Deniau et tout Tintin. C'est pas sérieux!

lundi 9 avril 2012

" Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches / Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous ..."

C'était il y a quelques années. C'était hier...
Par un vent aigrelet de mars, pas tout à fait la fin de l'hiver, il avait conduit son épouse à sa dernière demeure. Au moment où le cercueil disparaissait, je me souviens, il m'avait dit:
- Si c'est vrai, ils sont ensemble...

Et puis dès le lendemain, il était reparti vers le cimetière sur son vieux cyclo. De la sacoche de cuir - celle qui avait transporté tous les outils de sa vie de vigneron - émergeaient des branches fleuries de prunier ...
Il n'avait jamais franchi les portes d'un magasin de fleurs. Il était de la génération  qui semait, plantait, bichonnait les fleurs dans son jardin, avant de les apporter à la table familiale. Un beau sourire le payait de tous ses soins.  Mais des fleurs dans son potager, ce jour-là, il n'y en avait pas.
Et il avait coupé - oh sacrilège - les rameaux à peine fleuris des arbres fruitiers qui bordaient sa vigne.
Jamais il n'avait fait ça.

Peu lui importait maintenant la promesse des fruits.
Le temps a passé, mais quand je revois cette scène, je ne peux m'empêcher de penser que c'était la réelle preuve d'amour de quelqu'un de trés pudique.

... Et qu'à vos yeux si beaux, l'humble présent soit doux."


samedi 3 mars 2012

Trois jours à Roc-Amadour

" Les maisons sur le ruisseau, les églises sur les maisons, les rochers sur les églises, le château sur les rochers."  
      Tel est Rocamadour ou j'ai passé, séjour impromptu, trois jours début février et où la neige - qui n'est pas vraiment une habituée des lieux, et qui est tombée en abondance la dernière nuit - a failli m'empêcher de repartir.
      Le ruisseau, l'Alzou, était entièrement gelé.
     J'ai vu le grand escalier entièrement ... recouvert de neige et il m'a paru assez faisable de le descendre sur les fesses, à défaut de le gravir à genoux.
     Personne dans la rue principale. Certains diraient qu'il n'y avait pas un chat...

... seulement le chien d'Anne-Marie.

En saison, des milliers de touristes arpentent cette rue qui se faufile entre les portes des remparts. Je ne sais pas s'ils escaladent tous, à genoux, le grand escalier des pèlerins... j'en doute.  
- Et toi-même, l'as-tu fait ?
- Ben ... non, mais...
- Pas de mais, tu l'as monté à genoux, oui ou non ?
-  ...

Donc dès les beaux jours, beaucoup, beaucoup d'amadouriens - dont quelques célébrités cathodiques - dans LA rue (au singulier).
En hiver, ils sont trente cinq, paraît-il.
Lors de mon séjour, première semaine de février, je les ai presque tous rencontrés. Oui, oui. Récapitulons .
Anne-Marie, la seule restauratrice intra-muros qui arborait la pancarte "ouvert", son cuisinier, son serveur. Plus loin, l'artisan qui vend sa fabrication de gâteaux aux noix et les petits sachets de noisettes grillées et caramélisées - miam miam. Dans cette rue, c'est tout .
- Tu es sûre?
- Certaine. La preuve: j'ai chuté et personne n'est venu à mon aide .
- Mouais, si tu avais été plus jeune, peut-être...
- Grr..
En haut du grand escalier, la vieille dame et sa fille revenant des courses avec le fiston pilote du véhicule. Petit détail, j'ai aidé à porter la provision de bois.
- Avant ou après la chute?
Nous sommes à 7 . Continuons.  
Passons sous le Palais des Evêques, en tenant fermement la rampe. Magasins pour touristes fermés. En haut comme en bas du passage à degrés  ... personne.
Descendons, en tenant toujours la rampe, jusqu'à la crypte Saint Blaise... C'est pas complet, non, mais avec le prêtre, l'assistante et une religieuse qui ont bien l'air d'être du coin, nous arrivons à 10 .
Dans la chapelle où veille Notre Dame de Rocamadour, personne non plus. Mais pour préparer l'office de 11 heures, je croise le Père Ronan, curé du lieu. Nous voici à 11.

En mentionnant le jeune et dynamique Père Ronan, il me souvient d'avoir entrevu la "chapelle Ovalie", toute petite et à moitié troglo, où s'exposent des maillots de rugby. Ronan joue dans l'équipe locale.


Aucun hôtel ouvert en ce début février, le mois le plus court et le moins courtois du calendrier.
Dans les sanctuaires, un groupe de jeunes. Ils doivent loger dans l'ancienne hôtellerie à flanc de falaise. C'est un endroit où il ne faut pas craindre le vertige.



Et toi? Sous les ponts?

Ben moi, j'ai frappée à la porte du "Cantou", rue de la mercerie, où soeur Marie-Renée et Soeur Marie des Neiges (la bien nommée pour ces jours là) m'ont offert le gite et le réfectoire en self service. Le jour du départ, c'est René qui s'est chargé de conduire ma voiture pour lui faire dévaler la falaise et remonter ensuite vers l'Hospitalet . Onze et trois égale quatorze.  

Toujours des problèmes avec les chiffres. Il manque du monde.

Ah oui, j'ai aussi croisé un petit groupe qui se rendait avec les trois du Cantou à une réunion en mairie, pour la concrétisation du chemin de Saint Jacques. Un conseil municipal, ça fait du monde.
Le compte est bon .  

Alors c'est vrai qu'il faisait trés froid.
Même qu'une fougère, croisée dans le grand escalier, recroquevillait, elle aussi, ses doigts


Au Cantou c'est la chaleur qui régnait devant le feu de bois, le chat sur les genoux, autour de la table où l'on m'avait invitée à partager la soupe et d'autres bonnes choses. 
Dans la nuit, la porte s'est à nouveau ouverte pour accueillir des parisiens sans abri. Au matin, les parisiens envolés, la neige recouvrait les maisons, les églises, le rocher, le château. Tout quoi.
Et aussi ma voiture ! ... Le retour fut un chouia difficile. 

dimanche 12 février 2012

de l'amour et des huitres...

Je suis une râleuse. Demandez donc à mes proches, ils confirmeront !...
Chaque année, je roumègue contre ces prétendues fêtes de ceci ou de celà qui ne sont que des prétextes à faire tinter le tiroir-caisse.
Et voici donc qu'arrive la Saint Valentin ...
Mon maître vient d'apporter des huitres, pour me faire plaisir. Il sait que j'aime les huitres. Je les aime beaucoup, parfois à la folie, et en tous cas, je suis la seule - non pas à les ouvrir, je sais pas faire - mais à les déguster. C'est donc bien un cadeau pour moi. Exclusivement. Et j'en suis encore plus touchée.

Mais regardez donc l'emballage



Je sais bien qu'il est des activités fragiles, ou même sinistrées, qui ont besoin de soigner leur promotion pour vendre et assurer l'équilibre de la fin du mois. Mais je n'aime pas qu'on embrigade ainsi les sentiments.

Au fait, connaissez-vous Paul Géraldy, le poète des amoureux ? Le délicieux et léger poète que nos intellectuels et "fins lettrés"ont qualifié de mièvre ?
Il nous disait:
" On aime d'abord par hasard,
Par jeu, par curiosité,
Pour avoir dans un regard
Lu des possibilités."

Ces jours-ci,  je souhaite à quelqu'un que j'aime bien, et qui va s'engager dans la vie conjugale, d'avoir lu exactement les mêmes possibilités que son partenaire.

A lire:
Paul Géraldy (+1983) : "Toi et moi"


vendredi 13 janvier 2012

Comme un point sur un "i".

Nuit de pleine lune!...
Mais pas de crime dans le quartier. Du moins je n'en ai pas été informée!...


Non, non, y'avait pas de clocher jauni,
Mais c'était bien une nuit brune.

Avec le fil électrique du toit voisin,
Comme une corde à sauter,
Ou la cheminée du four à pain,
Comme nouveau bilboquet,

Elle jouait, notre amie la lune
Si, si. C'est comme on vous le dit.

jeudi 5 janvier 2012

Mon premier coup de g... de 2012


Un de mes hommes préférés m'a offert, pour Noël, deux superbes stylos bille .
D'une belle couleur rouge, bien rangés dans un étui métallique vert marqué d'un "Vespa" tout ce qu'il y a de plus transalpin .
Je les ador-r-re ...
- Tu adores quoi? ou qui?
- Ben, mes stylos... Mes hommes aussi...
Maintenant équipée d'outils performants, je vais pouvoir BIEN écrire.
Mais pour l'instant, c'est la lecture qui m'occupe.

Ah oui, la sécu m'a généreusement subventionnée, et donc pour Noël, j'ai également reçu des lunettes. Imitation écaille, de quoi  ressembler à Marcel Dassault, la calvitie (et le portefeuille) en moins ! 

Et donc je lis. Et je m'énerve chaque jour un peu plus. 
Avez-vous remarqué que toutes les revues féminines comportent des pages dont le verso est écrit - normal - et le recto entièrement consacré à de la publicité?. A ce stade, l'intérêt se trouve  mathématiquement divisé par deux. Sans compter qu'on peut se demander, en outre, à qui s'adressent ces publicités en temps de crise ... 
Mais ce qui me fait le plus râler, et c'est pas bon pour ma santé, c'est le vocabulaire!. 
Volontairement branché, qu'ils disent.
Si encore c'était mâtiné d'italien, la langue de l'amour, de la beauté !...
- Non?
- Et non! 
Petits morceaux choisis dans un "vieil" hebdomadaire français. Celui dont le titre peut se lire indifféremment de droite à gauche ou de gauche à droite.
On y parle de cover, alors que page de garde ou couverture aurait trés bien fait l'affaire. De bataille fashion, de fashionata (c'est quoi cette langue bâtarde?), d'atrocement cheap, de dressing de grand-mère,  de paletot vintage ( ça, ça doit me concerner directement!). J'apprends qu'un top frenchy serait un mannequin français à qui il arriverait de marcher sur la red carpet! ... N'en jetons plus. 

Ce vocabulaire qui invente des mots en serait presque ésotérique. Si j'osais, je dirais abscons.
Non, n'oses pas. On a compris.Tu auras un beau dictionnaire pour Noël 2012.
Et je ne parlerai pas aujourd'hui de grammaire, la soeur jumelle de vocabulaire, parce que ...
Non.Tu n'en parleras pas. 
A lire:
Les oeuvres d' Eric Orsenna.Toujours le mot précis.
  

dimanche 1 janvier 2012

Ca ira mieux le 2 janvier.

Tu parles de la planète?
- non, non ...

Il va y avoir de l’action… ça oui !
Mais peu de blé à moudre :
ils nous l’ont tous promis. 

Pourquoi, cette année, les traditionnels vœux sont-ils si difficiles à énoncer ?  C’est pourtant quand tout va mal, ou quand tout risque d’aller mal, qu’on ne peut que se souhaiter du meilleur ! 

Pourquoi ne rêvent-ils, tous, que d’en découdre ?
On dirait même qu’ils nous les souhaitent, ces ruines d’avenir : Cassandre aujourd’hui pour être chevalier blanc demain ?

Ils m’horripilent tous.

Je suis tentée de fermer les écoutilles. D’hiberner à nouveau.
Comme un ours. Pas un bisounours.
Comme l’ours bleu. Non, pas celui de Butagaz (au fait, ou-est-il passé celui-là qui accompagnait mes enfants jusqu’en salle d’opération ?)
L’ours bleu, la quête de Lynn Schooler, qui nous apprend que « la chance ne cesse de courir le monde, arrangeant l‘improbable, organisant l’impossible et réalisant les chimères.»

- Alors, ces vœux, ça vient ?
Oui, oui. T'as pas regardé la TV hier soir, toi !

Pour 2012,
Rien sans passion,
Rien sans toi,
Le retour en ma maison .

- Oui. Bien. Bien. Et en moins égoïste? 

Pour tous, en 2012,
La Paix avant toute chose,
La santé ; le travail pour occuper une partie de la journée, et une famille aimante pour le reste du temps.

Ces voeux, je vais - de ce pas - en charger les bras des rois mages de ma crèche. Faudra peut-être qu'ils se munissent d'une remorque !...


A relire :
"Le bonheur de ce monde" de Christophe Plantin. Même si la fin du sonnet peut ne pas plaire à tout le monde.