dimanche 23 octobre 2011

Avant d'hiberner

Yes, you can.... C'est le nom du régime qu'elle fait (Et oh! on va pas faire de la pub avec le nom exact tout de même!).
Ce qui est bien, c'est qu'il est à base de totale procrastination .
Oui, oui!. Chaque matin, c'est : " tu mangeras demain!"
Trés simple à mémoriser!
C'est à cet instant précis que la "dame" téléphone à sa copine, excitée comme une puce, pour lui claironner : " J'ai perdu deux kilogs", et l'autre de répondre : " Ne les cherche plus, ils sont chez moi!"

Et à part ça, quoi de neuf ? Peu de choses en vérité.

Un petit - tout petit - voyage à Ordino et à Llorts.
Un - encore plus petit - voyage à Perros-Guirec et Notre Dame de la Clarté à Ploumanac'h.


Puis, retour via les Deux Sèvres.
Alors là, je ne pouvais évidemment pas passer sans évoquer la figure de la " Tante Marie",  une soeur de mon arrière-grand-père, qui épousa un Ausépi de Parthenay et s'en fut vivre avec son mari.
La tradition familiale dit qu'elle passa trois mois entiers sans défaire ses malles, tellement le pays lui plaisait!... Une vraie publicité pour encourager le tourisme local ...
On ne parlait pas encore du "chabichou" local,  ni de la Dame du Poitou.
Allez, dépêchons-nous de rentrer à la maison, home, sweet-home, avant que n'arrive vraiment le temps de l'hibernation.

lundi 26 septembre 2011

Le voyage de Louis, duc d'Arpajon, seigneur de Sévérac, auprès de la Reine de Pologne

       Elle est née Marie-Louise de Gonzague, princesse de Mantoue, duchesse de Nevers. Aînée des trois filles de Charles de Gonzague, celui-là même qui fut secouru, dans sa lutte pour conserver son duché de Mantoue, par les troupes de Louis XIII et par Louis d’Arpajon (1631). La crainte que la France soit prise en tenaille entre les Habsbourg d’Autriche et les Habsbourg d’Espagne inspirait la politique de Richelieu.
        Elle inspirera également la politique de l’habile Mazarin.
        Il « utilisera » la nouvelle reine de Pologne pour soutenir la cause française, afin de conserver à la Pologne son rôle de régulateur européen.
Marie-Louise de Gonzague eut une jeunesse aventureuse, mais remplie de renoncement et de deuils.
        Elle put, un temps, croire qu’elle accèderait au trône de France.
Elle a dix-huit ans et inspire une folle passion à Gaston d’Orléans, qu’on appelle Monsieur, le frère du roi Louis XIII.
        Le roi Louis XIII n’a pas d’héritier.
        Monsieur, qui veut épouser Marie, pourrait bien être le prochain souverain … Oui, mais … Marie de Médicis veille.
        Elle ira jusqu’à faire emprisonner la duchesse de Nevers le temps que Monsieur oublie . La naissance tardive, et inespérée, du futur Louis XIV anéantira à jamais les rêves de grandeur de Marie.
        Moderne pour son époque, elle vécut une idylle enflammée avec le jeune Henri de Cinq - Mars, de dix ans son cadet. Cinq - Mars finira mal ; il conspire avec l’Espagne, et Lyon, en 1642, verra sa décollation…     
        Alfred de Vigny en fera tout un roman
        ... Et Charles Gounod, un opéra.
        On lui connaît également un amour malheureux avec Louis-François Potier, marquis de Gesvres. Amour malheureux, oui, car l’éconduit ira – nous dit-on - se faire tuer à Thionville. 
Un portrait de Marie-Louise de Gonzague nous la présente en habit de cérémonie, voilée, et arborant côté cœur un sinistre emblème : une tête de mort…
        …mais Marie vieillit … Elle a trente trois ans quand elle accepte d’épouser le « vieux » roi de Pologne – Ladislas a atteint la cinquantaine, il est veuf et il est malade.
L’ambitieuse Marie reprend le dessus.
        Elle avoue : «  Ce n’est pas un homme que j‘épouse, c’est une couronne ».
        Louise-Marie est « préparée » pour ce rôle. La reine –mère souhaite la marier « comme une fille de France » et la dot sera d’importance : 700.000 écus ! …Même si ce madré de Mazarin en retire le prix de la bague de fiançailles, qu’il a dû avancer !
        Le contrat de mariage est signé à Fontainebleau , et le mariage lui-même est célébré à Paris, le roi Ladislas étant représenté par Gérard d’Enhof, Palatin de Poméranie.
        Le 27 novembre 1645, le cortège de la nouvelle reine de Pologne prend la route pour Varsovie où il arrivera le 11 mars 1646. Rude voyage au cœur de l’hiver, jours courts, sombres et humides, contrées glaciales, pas toujours hospitalières… 
        Ecoutons Adam Billaut, le poète nivernais, le « Virgile du rabot »:
«  Je vous remontrerai que ce climat barbare
Est indigne de voir une beauté si rare.
Que ce n’est qu’à regret que le soleil y luit,
Que le plus beau des jours y vaut moins que la nuit
Et qu’une simple fleur que la France nous donne
Vaut mieux que tout l’éclat brillant sur sa couronne. » 
        Pas très enthousiaste notre Maître Adam … Sûrement assez frustré de ne pas faire partie du voyage, et peut-être de perdre une source importante pour ses « pécunes ». 
        Louise - Marie installée sur le trône de Pologne se révèlera une reine soucieuse de ses nouvelles responsabilités.
        Un peu trop « tendance polonaise » cependant, selon Mazarin.
        Ce sera le facteur déclencheur de l’ambassade extraordinaire confiée à Louis d’Arpajon, avec un objectif (non officiel) : ranimer la fibre française de la nouvelle reine pour servir les intérêts politiques de la France. 
Louis d’Arpajon quitte Paris le 26 mars 1648.
Le 28 mai 1648, la petite troupe est à Dantzig. On y apprend la mort du roi Ladislas IV, décédé huit jours plus tôt.
Qu’importe - ou plutôt il importe beaucoup - l’ambassadeur extraordinaire poursuit sa route. 
Le Roi est mort, vive le Roi.
        La Pologne est une monarchie élective. Et Mazarin aimerait bien que la Diète polonaise élise un roi francophile
        Grâce à l’entremise de nos Français, Arpajon en tête, grâce aussi certainement à la promesse d’alimenter un trésor royal polonais peu brillant, le frère du roi défunt, ancien cardinal relevé de ses vœux, Jean Casimir, est élu.
        On lui accorde encore la dispense nécessaire pour épouser Louise-Marie, la veuve de son frère.
        Mazarin est satisfait.
        Louise- Marie aussi, qui retrouve son trône. 
        Elle retrouve pareillement toute son influence car, Jean Casimir se laissera mener par Louise-Marie « comme un éléphant par son petit Ethiopien ».
        Le nouveau pays de Louise-Marie connaîtra bien des évènements dramatiques, des révoltes, des batailles. Après des invasions successives, que les polonais appelèrent « le Déluge », la Pologne devra se reconstruire.
Du travail pour Louise-Marie…
        Ebranlée par les épreuves, la reine meurt à Varsovie le 9 mai 1667.
        Jean Casimir, très affecté, ne peut surmonter ce deuil, il abdique le 16 septembre 1668 et gagne la France.
        Il meurt à Nevers le 12 septembre 1672.
        Son cœur sera placé dans un mausolée de l’église de Saint Germain des Prés à Paris.

mercredi 14 septembre 2011

Le voyage du Patrimoine, thème des journées du Patrimoine 2011

Il fait chaud à Sévérac le Château ...

" Accablé de paresse et de mélancolie,
Je rêve dans un lit où je suis fagoté,
Comme un lièvre sans os qui dort dans un pâté,
Ou comme un Don Quichotte en sa morne folie.

" Là, sans me soucier des guerres d'Italie,
Du comte Palatin, ni de sa royauté,
Je consacre un bel hymne à cette oisiveté
Où mon âme en langueur est comme ensevelie.

" Je trouve ce plaisir si doux et si charmant,
Que je crois que les biens me viendront en dormant,
Puisque je vois déjà s'enfler ma bedaine,

" Et hais tant le travail que, les yeux entr'ouverts,
Une main hors des draps,cher Baudoin, à peine
Ai-je pu me résoudre à t'écrire ces vers."

Le poème s'intitule " Le paresseux".
Il est de Saint-Amant, toujours aussi méconnu. Mais cependant poète doué, inspiré et plein de verve,  qui finira bien un jour par se relever des assauts répétés et de la méchanceté de Boileau. ( Ca y est, j'ai fini de faire ma prof.

Le texte me paraît convenir tout à fait à ces jours d'automne, quand s'ouvre la chasse et que le lièvre s'apprête à finir en pâté (peut être!) ...
Il convient aussi à ces Journées Européennes du Patrimoine où notre association va présenter le voyage de Louis d'Arpajon, ambassadeur extraordinaire auprès de Louise-Marie de Gonzague, reine de Pologne (1648) .
Car "le bon gros Saint-Amansky"- l'expression est de l'intéressé lui même - rejoignit la reine à Varsovie et fit partie de sa cour pendant deux ans.

Les Amis du Château commenteront les expositions et offriront café, thé et douceurs habituelles.
Allez à  samedi, ou à dimanche. On se fera une petite bouffe...

lundi 29 août 2011

J'avais rendez-vous ...

Cet été, j'avais rendez-vous avec ...

 César "en civil" - musée d'Arles 24 août 2011.
... celui-ci, il y a longtemps qu'il m'attendait!

Et les  sarcophages du musée également ... 
" Dans Arle, où sont les Aliscams,
Quand l'ombre est rouge, sous les roses,
     Et clair le temps,

Prends garde à la douceur des choses,
Lorsque tu sens battre sans cause
    Ton coeur trop lourd ;

Et que se taisent les colombes:
Parle tout bas, si c'est d'amour,
    Au bord des tombes."

( Merci à Paul-Jean Toulet)

mercredi 17 août 2011

Avant-hier, Le Pin

Joliment chapeautées, d'une mode intemporelle, les demoiselles du Pin:
- au premier rang, Jeannette Renoux et Annette Escande
- au second rang, Claire Miquel, Roseline Jalabert-Lognos et Delphine Mosca.
Quelle année?

dimanche 17 juillet 2011

Des brunes, des rousses et des quatre menteuses!

Il est question d’un bref séjour, trois jours et demi exactement, en Hibernie, et plus précisément… dans un palud ! Erudits de passage, apprenez que Cork, deuxième ville de République d’Irlande et troisième ville de l’île, vient de Corcaigh, qui signifie ‘marécage’ en gaélique irlandais. Fondée par des moines, la cité grouille effectivement de couleurs et d’activités.
S’y rendre nécessite un billet d’avion (trouvable en été depuis Carcassonne avec Ryan Air), un bon traducteur (en chair et en os, faute d’encre et de papier), une certaine dose de patience pour saisir le vif et chantant accent local (« Hay, so ye ar’ lookin’ for Patrick’s Street n’all de shops, I can bring ye dere meself if ye wan’. »), des yeux supportant la pluie fine et un palais de bonne humeur.
Des brunes et des rousses ?
Non, il ne s’agit pas seulement des jolies irlandaises aux cheveux cannelle, mais surtout de breuvages mousseux. La Guinness étant dublinoise, il est préférable de s’adonner aux bières brunes du Munster, à savoir la Beamish et la Murphy’s. La brasserie principale (apparemment fermée en ce moment) de la première jouxte le cours de la Lee ; ses propriétaires ayant contribué à l’édification de l’actuelle cathédrale Saint-Finbarr (Eglise d’Irlande, communion anglicane) sur la rive sud.

La brasserie côté recto...


... la même côté verso !

Cette stout est reconnue pour son goût amer plus prononcé que la Guinness. Quant à la Murphy’s, elle porte une teinte et une saveur caramélisées, un vrai capuccino de la cervoise. Que ces deux brasseries aient été acquises par la batave Heineken ne les empêche pas de garder leurs goûts distincts et de requérir un service dans les règles de l’art : une consistante couche de mousse, n’est-il pas ? 
(Non, non, ce n'est pas un couvercle de plastoc: c'est la couche de mousse!)
L’expérience esthétique complète passe en outre par un irish stew, un ragoût d’agneau aux pommes de terre et carottes, un pub à l’ancienne (avec alcôves si nécessaire. Ah bon!...) et un feu de tourbe ! Les plus timides préféreront les ales telles la Smithwick’s, ou les bières artisanales comme celles servies au Franciscan Well, sur North Quay, pub célèbre parmi les étudiants de University College Cork et du Cork Institute of Technology. Le whiskey a un autre public, différemment exigeant ; le Jameson, le Tullamore Dew et le Bushmills sont réputés, mais le comté de Cork peut exhiber le Midleton, breuvage subtil et populaire… jusqu’à ce qu’il ait été racheté par Jameson et pour devenir un whiskey de luxe, vieilli douze ans au minimum, vendu à 125€ la bouteille et 12€ le verre. Slainte ! (oui, santé! mais pas pour le porte-monnaie!)

Vue depuis l'hôtel Maldron : Sainte Anne, la girouette saumonnée, deux des quatre menteuses et le vieux cimetière hanté par les pigeons.

Quatre menteuses ?
Non, il ne s’agit pas de mettre en cause le franc-parler irlandais, surtout à « Cork la rebelle », mais de mentionner l’église anglicane Sainte-Anne de Shandon, célèbre par-delà son quartier et sa ville pour son clocher, son carillon, son saumon en girouette, et ses quatre horloges menteuses : pas une ne donne la même heure que sa voisine (ou n’a adopté Greenwich et d’autres parallèles comme référence). Il est possible de visiter l’édifice, d’allure sobre avec sa voûte en bois et ses vieux ouvrages imprimés exposés (dont une Bible en irlandais et un traité d’algèbre illuftré en françoif) ; les mélomanes, sinon les novices aidés de numéros et de substituts de partitions, peuvent monter dans ce clocher pour 2,5€ et carillonner divers airs tels Amazing Grace.
À proximité se trouvent l’hôtel Maldron, dont les chambres élégantes jouxtent le paisible cimetière de l’église, le théâtre Firkin Crane et un musée du beurre. Quartier à l’aspect multiculturel revendiqué (pubs à l’ancienne, épicerie lituanienne, coiffeur tanzanien, restaurant indien, galerie d’art underground et bureau d’un conseiller municipal Sinn Féin), Shandon illustre l’Irlande après la crise politico-économique, l’intervention du FMI et la visite de la reine d’Angleterre (j'ai lu qu'on la nommait Madame Windsor, pas sûr qu'elle apprécie!) : pas de nostalgie possible, mais un regard ironique et musical sur le présent.

À lire et à entendre :
_ Seamus Heaney, Death of a Naturalist, North, Human Chain ; prix Nobel de littérature 1995, le poète nord-irlandais montre depuis plus de quarante ans, dans une langue équivoque faussement dépouillée, que versifier est toujours un acte critique et d’actualité. Il peut être lu en V.O. chez Faber&Faber ou dans les rares traductions françaises chez Gallimard.
_ Rory Gallagher, Live in Europe ; natif de Cork, le grand ménestrel mérite d’être (re)découvert pour son blues aux aspérités celtiques, et son audible énergie scénique. 
Article écrit à quatre mains. Et relu à quatre z' yeux.

lundi 27 juin 2011

Valises irlandaises : mode d'emploi.

Et oui, avec la fin de l'année universitaire vient l'angoisse des résultats, pour l'étudiant, et celle du déménagement et des valises, pour l'étudiant et ses parents.
Côté résultats, c'est toujours "Anne, ma soeur Anne ..." etc.etc.
Mais côté des valises, on peut vous en parler!.
Les parents et Ryanair ont fait Carcassonne - Cork sans problème .  Les mêmes ont fait Cork - Carcassonne ... avec plus de difficultés.
- Et pourquoi donc ma p'tite dame ?... - Parce qu'il a fallu "racheter" du bagage-soute, 70 kg en tout . 
La répartition entre les différents contenants donna lieu à moultes manipulations, Ryanair n'acceptant pas les compensations .
- Oui, ma p'tite dame 2 fois 15 kg, ce n'est pas une fois 10 et une fois 20. 
Avec une petite précision que mon anglais trés "scolaire" a cependant vite captée : l'excédent découvert lors de l'enregistrement se paye 20 euros le kilo ! Y avait intérêt - c'est le mot exact - à se servir des variables d'ajustement.
A l'hôtel, le personnel sut avec beaucoup de compréhension (pas la compréhension linguistique!) nous ouvrir tard le soir, les portes de l'espace-forme, afin que chacun de nos bagages grimpe sur la balance, celle qui pèse habituellement les beaux athlètes ...
Les valises faites et refaites, puis bouclées, il fallut s'occuper des deux voyageurs. Les variables d'ajustement, c'était nous!... Pour débarquer à Carcassonne avec un petit 30° Celsius (à l'ombre?), nous avions un look d'enfer :  col roulé grosse laine, veste plus manteau d'hiver pour le maître. Quant à l'autre passager ce n'était guère mieux : deux pantalons l'un sur l'autre, les deux sur la bête, avec un livre de poche dans ... chaque poche!
La voiture qui attendait au parking a servi de "dressing". Vite, vite, avant que la chaleur reflétée par le béton de la piste ne nous étourdisse.
Bon, ça y est, on est rentré à la maison. Les valises aussi. Il y a de tout partout. Le hall et les escaliers ont pris un petit air de Lampedusa!
Mais qu'est ce qu'on est contents!
Enfin, non, on était content. A midi, coup de fil en provenance d' Irlande: encore trop de bouquins à rapatrier, et les livres ça pèse!

dimanche 19 juin 2011

Et l'humilité, b.!

La mode est aux murs fleuris.
Ceux qui le peuvent s'adressent à des paysagistes réputés, du style de ceux qui oeuvrent au prieuré de Truc ou dans les jardins du château Machin... oui, oui, ceux qui le peuvent!...
Les autres s'appliquent, à leur niveau, à l'imitation (pas de copyright!).

Voici le résultat dans le jardin appartenant à ma fille cadette, et ceint, côté Nord, par le rempart ... du château, justement ! 


Non, non, elle n'a pas tout fait elle même.
Et oui, difficile d'égaler Dame Nature, n'est-ce pas?

Moi qui me "tue" à acclimater de simples fougères (avec peu de réussite), voici qu'au détour de la route qui serpente jusqu'à Alleuze, celle-ci - en pleine santé - surgit de la roche.  Presque une culture "hors-sol".  Pourquoi se décarcasser, choisir un terreau adapté, arroser, bichonner, etc. Hein, pourquoi ? on se le demande.


Et Alleuze ?
Alleuze, lui aussi, a souffert.
La visite ne laisse entrevoir que des plaies béantes, là où furent des fenêtres ou des meutrières. Et la vue du lac, retenue de Garabit, ne console pas de l'outrage.


De loin, il reste pourtant fier.
De loin seulement !


De près, c'est moins bien.


Pour rester dans le thème, voici au pied du castel, le cimetière de la chapelle.
Et plus précisément une tombe dont la prospérité du buis démontre sans peine l'oubli dont bénéficient les "troglodytes" ici présents.
Buxus sempervirens (?)
  

Les autres tombes ne sont pas mieux loties.
Ah que voilà un vrai champ du repos ! ... Hanté seulement par les herbes folles ondulant au gré du vent, et le bruissement des ailes des insectes .


Allez, la nature aura toujours le dernier mot. Derrière les barbelés vivent les bleuets.

A lire:
J'avoue ma perplexité. A part "la servante au grand coeur ..." du grand Baudelaire.
Ah si! un site trés bien fait pour les taphophiles : www.landrucimetieres.fr/spip/ . 

lundi 30 mai 2011

Vu!

Le grand-père ardéchois était né en 1900 !... La cigarette roulée, grise, éteinte au coin de la moustache, il évoquait ses souvenirs scolaires .

- Ah oui, Untel... Pas brillant et même, mauvais en tout ...
- Oui, mais de toute la classe, c'est celui qui a le mieux réussi ... Ce qu'il faisait ? Il vendait des lunettes, opticien quoi!... 

Ces paroles résonnaient en moi, alors que nous arpentions les rues d'une vieille ville auvergnate, touristique à souhait, mais où fleurissaient les pancartes " à vendre " et encore "à louer" sur beaucoup de vitrines au rez-de-chaussée de belles batisses de basalte .
Oui, le commerce est mort ou est mourant, ici comme ailleurs .
Les boutiques n'ont pas trouvé de repreneurs .
Sous l'enseigne "Canevas", dans ce qui est devenu un salon,  somnole maintenant dans son fauteuil d'osier une grand'mère avec le chat sur les genoux (on n'est pas à Amsterdam!), et, en vitrine s'exposent désormais des plantes d'appartement. Pareil ici où autrefois on fabriquait et vendait du pain . Dans la boutique se gare désormais le scooter du fils de la maison. Elle est pourtant belle  cette devanture !

Mais, il avait raison le grand-père. Dans ces rues piétonnières du piton,  des opticiens, il y en a beaucoup . Les vitrines sont avenantes, bien achalandées, avec des pin-up qui font la pub . Le métier n'a pas l'air d'être en crise .

Tant qu'il y a de la vue, n'est-ce-pas, il y a de l'espoir ...




lundi 23 mai 2011

L'affect des mères

Voici que se profile à l'horizon une autre invention commerciale : la fête des Mères.
Encore que le verbe "inventer", qui sous-entend qu'avant la formulation du concept il n'y avait rien, ne me plaît pas du tout .
Mais, j'ai parfois la triste impression que sacrifier à la fête des Mères, un jour par an, pourrait absoudre de toutes les petites lâchetés ou de tous les manques d'amour des 364 autres jours.
Je le sais, je l'ai fait. Et c'est pas facile d'y penser, maintenant que je n'ai plus de mère à fêter.
Et à l'étage généalogique inférieur ?  Voyons voir !...

Pour le côté bassement matériel, j'ai eu la chance d'échapper aux célèbres "colliers de nouilles" concoctés par les petits des classes primaires : les instits des miens étaient plus inventifs ! J'ai échappé aussi à l'attirail électro-ménager dont la TV nous "saoulait" à longueur de jour et de semaine précédant l'évènement! Il est vrai qu'à la maison, tout un chacun savait que "ce n'était pas la fête à Bobonne!".

Les enfants? Ils pressentaient ce qui plairait à leur mère et ils l'ont toujours gâtée. Et, last but not least, il y avait toujours - toujours - un mot, une carte, une lettre plein de belles et bonnes choses joliment dites . Dans une petite boite d'osier, ces missives sommeillent ... mais je les relis souvent, surtout les jours gris .

Le mari? Pour la fête des Mères ? Ah non, je ne suis pas sa mère!... Il y a d'autres occasions, et même sans aucune occasion, tant il est vrai que la gratuité du cadeau s'accompagne à merveille de la joie de la surprise .


Et la mère- récipiendaire ? Est-t'elle à la hauteur ? Hum ! Pas toujours hélas ...
Gravement atteinte du syndrome de Madame de Sévigné, elle communique mieux par courrier, téléphone ou mail interposés. SMS, elle sait pas faire.
- Le syndrome de Madame de Sévigné ? Ques aco ? C'est aimer déraisonnablement, vouloir étreindre et n'arriver qu'à étouffer. Et quand on n'arrive pas à se soigner, ne parlons pas de guérir...
Bon, bon. On a compris . Le diagnostic est posé, c'est déjà ça.

Bien que je n'apprécie que trés modérément Totor, j'aime à dire - après lui - que l'amour d'une mère, "chacun en a sa part, et tous l'ont en entier".
Alors, que vive encore et toujours la fête des mères. Parce qu'elles le valent bien!

dimanche 15 mai 2011

Je m'en balance

C'est lui qui le dit !



Ou encore lui ! 

Et qu'est-ce qu'il dit celui-ci :
IL dit : "Carpe Diem "


Et les jours gris, se souvenir des jours - lumière . C'était le 15 mai 1976.

mercredi 4 mai 2011

à plus, Père Maurice

Eteins la T.V. !
Décidemment, tu ne comprendras jamais rien aux affaires internationales, alors le Prince William serait tombé dans une embuscade américaine et Ben Laden se serait marié ?...
...
Ouvre plutôt ton quotidien.
Oui, oui, tu as bien lu, le père Maurice est décédé .

Les souvenirs remontent à toute vitesse dans ma mémoire . Voyage en Algérie en mars 2009 . Le colosse occupait le siège à ma droite dans l'avion . Classe économique évidemment -  nous n'étions pas des vieilles pies - et ... jambes à l'étroit. Au retour, j'ai soigneusement évité l'enregistrement juste avant ou juste après lui, pour disposer d'un espace vital un peu plus ... , un peu moins ... , enfin, tu comprends !...
- Mouais! pas trés charitable comme attitude ...
Vrai, et je la regrette un peu, maintenant . J'espère qu'il ne m'en gardera pas rancune.
J'ai aimé ce compagnon de voyage, et tout le groupe l'aimait . On ne peut pas dire qu'il était solide sur ses jambes, puisqu'il avait des difficultés à se mouvoir . Malgré celà, et sans barguigner, il a arpenté tous les chemins de Saint Augustin et gravi tous les escaliers qui se présentaient sans se plaindre . 
Il a bien mangé aussi ! Il fallait bien nourrir une telle carcasse ! 
Lors du trajet dans le dernier "oeuf" du téléphérique de Constantine, il a su se moquer gentiment de mon angoisse, et de celle des policiers . Nous étions cinq dans la cabine. Pas de problème : le nombre limite de personnes était respecté. Mais le poids?... A la crainte du vide, s'est ajoutée celle de la surcharge !

(Maurice, sous l'olivier de Saint Augustin à Souk Ahras)

( Avec le cuisinier du Palmier, toujours à Souk Arrhas )

Je ne sais pas si c'est possible, mais j'ai une requête à formuler à qui de droit : il me plairait bien que le Père Maurice soit nommé suppléant de mon ange gardien qui a trop à faire. Inch'allah! 

Allez, Père Maurice, à plus!... comme disent les djeuns.



mardi 19 avril 2011

en direct d'Inis Mor

Non, non, il n'était pas à Aix pendant le cambriolage du casino, et de son expédition, à la force des mollets, sur la plus grande des iles d'Aran, il a envoyé quelques clichés.



Hibernior ipsis hibernis ... (Comme au PMU, dans l'ordre ou dans le désordrequ'il disait!...

En ville ( moins de 1000 habitants!) c'est coloré, mais sur le territoire c'est plus minéral que vert...


Je suppose tout de même que les flots qui se fracassent sur les rochers sont bleus. Non ?

lundi 18 avril 2011

coucous et coucou

C'est le dimanche des Rameaux et je ne suis pas là ou j'avais prévu d'être.  C'est comme ça.


(les coucous du jardin) 

Le jour des Rameaux, on scrute le vent : le vent des Rameaux sera le vent dominant de l'année . Bon, ça c'est fait . On a senti d'où il venait le vent ...
Le jour des Rameaux, on entend chanter le coucou . Oui mais aujourd'hui, il n'était pas là . Ou bien alors, il est venu en mon absence.
Pourtant, j'te jure, j'suis pas partie longtemps... 
Le jour des Rameaux, le prêtre bénit les brassées de laurier apportées par les fidèles . Cette année, le laurier coupé au château était magnifique, tout fleuri et odorant .
- Merci, mais t'inquiètes surtout pas ma fille, il en reste pour l'année prochaine .

Dans le jardin, le pivert piquette le tronc du tilleul  : toc toc toc ... Une cadence de métronome . Mais toujours pas de coucou . Curieux ...


En bordure de la pelouse, enfin de l'herbe tondue, les trois vieux pommiers maigres et moussus offrent leurs fleurs délicates . Comme une carte postale .
Carte postale que je dédie à Gaétane et à Jeanne .
Elles avaient choisi notre famille pour " faire vivre" cette maison qui était la leur . Avons-nous réussi  ?

samedi 16 avril 2011

Ecriture de chat, pattes de mouche et science des ânes .

Comme les années passées, et comme je l'avais déjà raconté en novembre 2009, j'ai été conviée à quelques écritures ... Toujours pas mieux ! Et oui, on ne s'améliore pas. 

En traçant mes lettres avec application, au fil des heures, il m'est quand même venue une interrogation .
La plupart des gens de ma génération, et aussi quelques uns de la suivante, ont appris à former les lettres de l'alphabet, très régulières entre les lignes de leur cahier de classe, sous la houlette du maître.
L'alphabet court toujours de A à Z . Oui ou non ? Donc, si depuis le cours élémentaire on a tous appris à dessiner les a , les x et les br, les 1 et les autres signes graphiques de la même façon, comment se fait-il qu'il y ait tant de sortes d'écritures ? ...  Après l'initiation et l'apprentissage des modèles, à défaut d'uniformisation, la pratique aurait dû conduire à l'amélioration ...  
Est-ce le cas? Et non !
Si c'est en forgeant qu'on devient forgeron, je n'ai pas constaté que c'était en écrivant qu'on devenait ... lisible.

Le pharmacien devait, je pense, suivre des cours particuliers de quasi - paléographie, et ajuster ses lunettes, pour déchiffrer l'ordonnance du médecin. J'emploie le verbe au temps passé, car maintenant, il paraît que c'est IBM ou l'un de ses cousins qui rédige la prescription.  
Pour ma part, je n'ai pas réussi à imposer une belle graphie dans mon cercle familial . J'entends qualifier l'écriture de science des ânes, et je n'ai jamais compris pourquoi .
Mon fils a bénéficié (au sens exact du terme) de l'enseignement en primaire d'un instituteur "à l'ancienne", mais qui avait dû se reconvertir à la notation dite moderne (A, B, C) . Sur le cahier, à faire viser par les parents, je découvris un jour :
 " Ecriture : mérite largement Z "  

L'écriture est un combat perdu d'avance, je le sais.
D'abord parce qu'on doit maintenant mettre à part la "graphie" (la science des ânes) devenue quelque chose qu'on apprivoisera peut-être, le troisième âge venu, en groupe, entre deux tasses de thé et à titre onéreux, sous le doux nom - un peu snob quand même - de calligraphie .
Et ensuite parce que le signifiant écriture a changé de sens, il a migré du contenant au contenu. Dire que Untel écrit bien, signifie simplement que Untel, sait mieux que quiconque - et en tout cas mieux que Machin - arranger les mots pour raconter à qui veut lire une histoire intéressante, agréable, formidable etc.
L'écriture existe moins que l'écrivain .
L'écrivain naît "Verso, ascendant Pléïade". Ou le devient. Ainsi que le raconte Bernard Pivot avec "Les mots de [sa] vie".

On évoque à peine ici la littérature. Surtout pas l'orthographe. Ni l'art de la ponctuation. Autres combats, vastes chantiers.


L'Aubrac qui inspire... Large horizon .


L'Aubrac qui inspire ... Beauté modeste.


vendredi 1 avril 2011

Wanted !




Dernière vente aux enchères dans mon département d'adoption.
 - Votre grand-père ? s'enquiert un antiquaire de mes amis.
-  Pas du tout .
(Grand-père !...Gentil l'antiquaire ! ... grr... Ce serait plutôt un quadrisaïeul ! ou...qui dit mieux?)

Mon grand-père n'était pas - que je sache - " homme de qualité " . Mais l'autre portrait proposé à la vente était un clochard trés coloré. Et mon grand-père ne vivait pas - que je sache - sous les ponts de la capitale !

L'inconnu m'a suivie jusque chez moi.

Il ne paraît pas dangereux .

Cet homme est recherché ...
" Mort ou vif " est une formule de style. Evidemment .
Et il n'y a aucune " prime ". No reward . Evidemment .

Mais si vous le (re)connaissez, faites-moi signe.

Procrastination

Je voulais titrer " je procrastine". J'ignore si le verbe existe .
Je vérifierai demain .

Môssieur le Printemps,
C'est bien lui,
Il a pris son temps .
Mais exact au rendez-vous
Le voici .
Coucou!


Odeurs... 

 ... et couleurs d'outre-hiver.


lundi 21 mars 2011

Le panier de la ménagère

Ce jour-là, courses au supermarché du chef-lieu ...
Je sais, c'est pas bien, empreinte carbone et tutti quanti. Sans oublier que je porte mes sous à Monsieur C..., qui, jamais, jamais, ne m'a renvoyé l'ascenseur...
- Etes-vous sûre ?
- Certaine !  
- Et la carte de cliente privilégiée? Plus on consomme, plus on gagne, c'est bien connu ... 
- ?
Difficile de ne pas répondre au blanc-bec qui m'apostrophe.
Je venais d'arpenter les allées réfrigérées (c'était pas la peine, M'sieur, fait assez froid comme ça...) en pestant, comme d'habitude, sur le caddy bien trop profond - un jour, je tomberai dedans, c'est certain - et sur l'absence de petits-suisses comme je les aime, bien ronds, entourés du papier blanc tout emperlé de  gouttelettes d'eau ...
Carte privilégiée?... Rien d'autre, mon petit, que la suite du carnet de timbres et du catalogue à primes que distribuait Victor.
-Victor, quel Victor ?
- mais Victor des Docks Méridionaux ! 
Cétait quand même mieux de coller des timbres ou des images trouvées dans le chocolat. Chaque page qui s'enrichissait - oui, elle aussi - de ces vignettes collées à la force de la langue, permettait d'apercevoir, à l'horizon, le bout du service de table ou de la cocotte-minute qui amènerait le progrès au foyer. Et puis, c'est pas pour dire, mais Monsieur Victor, ses moustaches et sa faconde, c'était autre chose que Monsieur C..., lui qui ne m'a jamais dit bonjour et qui, jamais au grand jamais, ne m'a demandé des nouvelles de la cousine de Villeveyrac.

Il me revient alors en mémoire, l'histoire - vraie hélas! - de cette ménagère qui en vint à s'endetter auprès d'un épicier local en achetant en grand nombre des fromages, uniquement pour collectionner les timbres nécessaires à l'assouvissement de son désir (!) ... C'était première moitié du siècle dernier, et ce n'est pas Victor qui était en cause .
La vente d'une vigne appartenant au mari  (plus quelques compliments, je suppose) guérit pour toujours madame de sa collectionnite aigue.
Finalement, l'usage immodéré actuel des cartes de crédit de toutes nos enseignes ....  Mêmes causes, mêmes effets! Monsieur C... ne voudrait pas de ma vigne, ma chemise lui suffirait !

Une devinette ? Qui a dit :
" - Monsieur, si j'étais votre épouse, je mettrais du poison dans votre café.
 - Madame, si j'étais votre mari, je le boirais." ?

lundi 7 mars 2011

On fête grand-mère!

C'était hier. Fête purement commerciale, diront les grincheux! Oui, c'est vrai, mais celà n'empêche pas de se souvenir, avec émotion, de sa grand-mère.
La mienne, ma grand-mère maternelle, était italienne. Ses compatriotes, et ils étaient nombreux dans le coin, l'appellaient affectueusement Bettina. Pour moi, elle était mamé Elisabeth. Personne, dans ce milieu social, n'avait de mamie, ni de mamy, et encore moins de "bonne maman"...
Je lui dois tous mes souvenirs heureux d'enfance!. Et, au premier rang, l'amour ... du lait concentré sucré, addiction qu'elle a fortement encouragée en me fournissant régulièrement la monnaie nécessaire pour acheter la boite métallique entourée du papier blanc sur lequel était imprimé le mot magique : Mont-Blanc !
Levée à une heure raisonnable, je descendais de la chambre, pieds nus sur le froid carrelage de l'escalier qui atterrissait directement dans la pièce à vivre où brûlait le feu de cheminée.
Au bord des flammes attendait la petite "cafetière" d'émail bleu, toute picotée de "pets" de rouille. 
Sur la toile cirée de la table, dans le grand bol transparent, je versais le lait concentré, une bonne épaisseur, puis le café, un peu, ma non troppo et avec mille précautions, afin que les deux ingrédients ne se mélangent pas! Le plaisir était d'avaler rapidement le liquide chaud à peine blanchi, et puis, à la cuillère, en prenant tout son temps, de déguster la crème onctueuse et tiède, d'une couleur à peine beige, comme "lasurée". Ca durait un certain temps, mais on n'était pas "à la pièce", n'est-ce-pas?
Sur la même table, des années auparavant, ma tante, refusait d'avaler la "minestre", soupe consistante de midi, qui tenait au corps. Le critère d'une bonne soupe pour un bergamasque étant que la cuillère doit s'y tenir bien droite, toute seule (au garde-à- vous, quoi!). En fin d'après-midi, sur la même toile cirée, la même assiette de soupe, bien refroidie, attendait l'écolière récalcitrante... Epreuve de force quotidienne.   
Ma grand-mère est partie un jour de novembre, voici longtemps. Je l'avais toujours vue travailleuse, soumise et taiseuse. Après son décès, il fallut faire place nette et j'ai découvert, avec la surprise qu'on imagine, deux moulins à café électriques. Un pour le café. Normal. Et un autre, jusque là ignoré de tous, qui lui servait à moudre bien fin ... son tabac! Car mamé Elisabeth prisait! ... Oui, elle "sniffait", quoi ! ... Et bisnonno de se souvenir qu'elle lui faisait volontiers ses courses de tabac (Boyard Papier Maïs, on n'est pas chez des fillettes!) sans jamais lui reprocher sa consommation tabagique!
Finalement, mamé Elisabeth, j'aurais dû la fêter deux fois! Pour la Fête des grands mères. Normal. Et pour la  Fête des femmes, pour sa modernité! Sur le calendrier, les deux fêtes se suivent .

A lire:
Cavanna: "Les Ritals" bien sûr ( mais je lirai aussi bientôt son dernier bouquin consacré à la Miss Parkinson qui lui empoisonne la vie)
D. Fernandez: Dictionnaire Amoureux de l'Italie - l'article sur Bergame, la plus belle ville d'Italie (c'est lui qui le dit!)

PS: j'aime toujours autant le lait concentré sucré, Mont-Blanc ou pas. Et, autre précision, aucun des deux époux n'a développé de grave maladie liée au tabac. 

samedi 19 février 2011

Recette d' Aumet


En ce qui concerne la photo, c'est un peu comme la recette du pâté d'alouette que mon oncle synthétisait ainsi: " liste des ingrédients : un cheval, une alouette!" .

Gustativement parlant, c'est pas mal du tout. Et- ce qui ne gâte rien- c'est "locavore" et tout à fait de saison .
Pas trés onéreux non plus. Il suffit de se promener sur nos chemins de campagne, vers Aumet par exemple, et d'y cueillir les nombrils de Vénus qui colonisent les murs de pierres sèches.
Croquants, assaisonnés d'une goutte d'huile de noix (ma préférée ...), ces nombrils accompagnent volontiers des foies de volaille rapidement raidis dans la vieille poële noire de la mémé.

Oui, je sais, les proportions dans l'assiette ne sont pas celles d'un végétarien !...  Mais, tu le sais, de nos jours la photographie n'est pas scientifiquement fiable, trop de trucages!...

Un lundi hors du temps.

C'était un lundi.
La fin de matinée s'est passée dans la salle des Assises du tribunal ... Non, non, je n'étais prévenue de rien!...
Mais la "théâtralité" des lieux est bien une réalité : les acteurs de la justice, de rouge vêtus, et les impétrants tout intimidés au moment de prêter serment. Attentifs aux discours de Monsieur le Premier Président et de Monsieur le Procureur Général, discours qui étaient tout, sauf convenus.
Je me suis sentie réconciliée avec une certaine idée de la Justice, rempart contre l'arbitraire. Merci Messieurs.

En cours d'après-midi, détour par Notre Dame du Dimanche.
- Notre Dame du Dimanche ? Connais pas. Qu'es aco ?
Dans la petite commune de Saint Bauzille de la Sylve, entourant un ancien couvent - aujourd'hui maison de retraite - tu chercheras un large espace avec quelques pins, pas trés bien entretenu mais pas à l'abandon non plus, sur lequel est érigée une petite chapelle toute blanche, entre deux statues de Marie. Au pied du second monument se trouve la tombe, toute blanche et fleurie, d'Auguste Arnaud. Imagine l'endroit accablé sous la chaleur et la poussière de l'été, temps suspendu aux cymbales des cigales ! Voilà le décor de Notre Dame du Dimanche.(... mais nous étions en hiver !)
-Et alors, je répète, pourquoi cette halte, ici?
En 1873, la période est pleine d'inquiétudes, le phylloxéra a atteint la région. Mais pas encore la petite vigne d'Auguste Arnaud. Ce dimanche 8 juin, il travaille dans sa parcelle, souhaitant peut-être conjurer le sort en bichonnant ses ceps. Marie apparaît au vigneron et lui reproche de travailler un dimanche. Elle lui transmet ensuite des "instructions" et lui promet de revenir dans un mois. Le 8 juillet, il y aura foule autour d'Auguste dans sa vigne! Si l'église ne manifeste pas beaucoup d'enthousiasme, les témoignages des présents sont consignés par écrit. "Plus solide que La Salette, aussi solide que Lourdes" écrira un examinateur des faits. Auguste Arnaud toujours plein d'espérance, lui qui disait "je sais où je vais", est mort en 1936 et repose dans son ancienne vigne.

Pourquoi je te raconte tout celà ?
Pour une réflexion de ma fille aînée, sur la modernité du reproche marial au sujet du travail du dimanche.
Thème d'actualité.
Et toi, qu'en penses-tu ?...
- Comme Coluche, "ni pour, ni contre, bien au contraire" .

vendredi 4 février 2011

Lettre gavache

A Paris pendant deux semaines. "Il faut bien des affaires avant qu'on soit logé, qu'on ait trouvé les gens à qui on est adressé, et qu'on se soit pourvu des choses nécessaires qui manquent toutes à la fois." .

C'est pas moi, c'est Rica, ou peut-être Usbek qui le dit .

Mais "mon" quartier général ne fait pas partie de cette ville bâtie en l'air. Non, bien que située en centre-ville, la rue est piétonne, bordée de maisons à trois étages aux façades identiques, chacune colorée  de façon différente. Non, ce quartier ne jouit pas d'un bel embarras, même pas aux heures "de pointe" ... Privilégiée je suis. Merci à celle qui m'a logée.
Qui va me croire? Pendant ces deux semaines, j'ai vu ici beaucoup de choses qui m'ont étonnée.
S'affirmer "de Paris" avait toujours signifié, avec un peu de condescendance, être au "top"... J'ai marché tous les jours, à l'aller, au retour, et aussi à midi vers ma pitance (ma claustrophobie m'interdit les souterrains archi-bondés où courent, volent les autochtones). Marchant d'un bon pas, l'oeil grand ouvert, que de découvertes!.. La modernité a exilé les cuisines au sous-sol des immeubles. La pièce la plus nécessaire, la plus conviviale, la plus familiale, reléguée à un sous-étage!...
Il est vrai, me fais-tu remarquer, que dans notre Midi natal c'est à la déesse "voiture" qu'on a sacrifié les rez-de-chaussée ou de jardin! Les bouteilles "de derrière les fagots" voisinent maintenant avec pneus, outillage ou réservoir de carburant...
Revenons à Paris .
Tous ces gens, l'air absent, qui courent, volent, vers un but connu d'eux seuls, les oreilles reliées entre elles par de curieuses ficelles, noires ou blanches!... Certains circulent sur deux roues, ou bien zigzaguent entre les piétons à l'aide de roulettes sous les pieds, suivant en celà des signes bizarres peints sur les trottoirs, ah oui on dirait qu'il y a écrit quelque chose comme "marche blanche" !
A la brasserie où j'ai élu domicile le temps du repas de midi (enfin, non : il n'y a pas de temps, ce n'est pas un repas, et ce n'est pas à midi pile!) encore des surprises. Mais des bonnes! Les parisiens sont devenus accueillants. Mais si, mais si... Les deux premiers jours, on m'accueille de façon ... commerciale. Rien à dire. Troisième jour, le choix sur l'ardoise indique "Pot au feu d'Aubrac" .... Au jeune homme qui s'enquiert de ma commande, je désigne le plat et commente : "ça me parle!".  L'homme en noir au grand tablier blanc, dans un large et franc sourire répond : "ça s'entend!...". Et à partir de là, tous les jours, j'ai droit au mot de bienvenue, au serrement de main et au journal (-" l'Equipe? - non, merci !"), à quelques mots rapides mais trés aimables, et le dernier jour à une confidence : " la patronne est lozérienne!".
Avant de repartir vers ma province, il me souvient :
" Une femme qui a quitté Paris pour aller passer six mois à la campagne en revient aussi antique que si elle s'y était oubliée trente ans."
Je n'avais pas revu la capitale depuis plus de huit ans. Imaginez l'antiquité que je suis.

Et si on relisait Les Lettres Persanes du trés fin et railleur Montesquieu ?

lundi 17 janvier 2011

Mais qu'allait-elle faire dans cette galère ?





( Quai aux Fleurs où avait lieu le séminaire)



... et un scan de mon cerveau , toutes cellules verrouillées, les grises comme les autres.



(Pont de l'Archevêché)