jeudi 6 août 2009

Randonner, mais pas raconter

Ce matin nous avions accepté l’invitation, déjà lancée à maintes reprises, pour une petite randonnée en pays sévéragais. Trois randonneurs et un chien.
Entre herbes sèches crissant sous les pattes (quatre pattes et six pieds !) et ciel bleu, d’un bleu, mais d’un bleu… enfin tout le monde a compris qu’il faisait beau temps. Ah, soufflait aussi un petit vent sympathique, ni frisquet ni fort. Bref, une belle journée et une belle balade sur le causse, et même sur la devèze… Et là, stop. Tout le reste est «secret défense» a dit le chef du groupe. Tout : le tapis de cardabelles (- et si j’écrivais son nom latin carline acaulis, pour tromper l’ennemi? non?- Non!), les cardabelles philippines, les mêmes mais accolées par deux, des siamoises quoi ! Non?- Non! Donc on ne parlera pas de la flore caussenarde qui est, on le sait, protégée.
Après l’ascension le long du petit bois, pause méritée pour une vue panoramique magnifique. À l’ouest, Sévérac et son château, au sud je ne sais pas trop (je ne m’en souviens pas ! «on dirait le Sud»), à l’est se devine à peine l’Observatoire du Mont Aigoual et vers le nord, le plateau de l’Aubrac. Ah l’Aubrac ! faudrait pas oublier d’y aller bientôt, en tout cas avant le 15 août, si on veut récolter le thé (calament), goûter les myrtilles et les framboises avant que les parisiens n’aient tout embarqué… Aïe ! aïe ! aïe !... J’ai compris. Les paysages ça va, on peut en parler, mais inutile de donner des idées de cueillette à ceux qui, hors saison, ne fréquentent que le rayon surgelé du supermarché de la ville… Bon, passons donc aussi sans s’arrêter ni disserter sur les coins à champignons, sur ceux où « barouillent » quelques bêtes à corne. Et finissons donc la boucle, en rouspétant contre cette censure locale.
Frustrée, je le suis. Mais tout d’un coup, je vois venir la revanche : devant nous, un abri de berger ! Non, pas une caselle, mais trois murs assez hauts et larges, assemblés de pierres sèches, comme trois rayons d’un même cercle. Et on m’explique que cette forme permettait au pâtre de se protéger du vent de quelque côté qu’il vienne, tout en gardant un œil sur son troupeau. C’est tellement beau, que ça, je ne le garderai pas pour moi ! Latitude et longitude sur demande.
Livres conseillés : ceux de randonneurs-écrivains hors pair R.L. Stevenson : Voyage avec un âne à travers les Cévennes Jacqueline de Romilly : Sur les chemins de Sainte Victoire

1 commentaire:

  1. Mais dites-donc, Modestine, l'ânesse de Stevenson, n'est jamais passée par Séverac le Château ! Un pays où un lièvre doit faire suivre une musette avec un peu de foin s'il ne veut pas mourir d'inanition !

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