dimanche 2 août 2009

Un pays, une terre, un homme et un vin

Ingrid, notre amie de Pennsylvanie, voulait profiter de son séjour en France pour visiter un domaine viticole. Rendez-vous fut pris avec Xavier Gombert, viticulteur (ou vigneron ?) du Château de Saliès, dans la commune de Quarante (Hérault). Pas très facile à trouver, le domaine, même pour Tom-Tom, mon copain de la rue du e-commerce… Nous y voici. Saliès est un château du 19° siècle dont on apprend qu’il fut construit par (pour) un Viennet, d’une famille très connue en biterrois. Belle bâtisse avec une véranda développée des deux côtés du perron, presque une orangerie, et deux ailes à l’équerre. Xavier nous fait remarquer l’enduit «en nid d’abeille» qui recouvre les façades de ces ailes et explique qu’il s’agissait d’un signe de reconnaissance entre partisans du second Empire. Pas de quoi aller en prison pour ses idées, mais les afficher tout de même pour les initiés !... La grande allée bordée de pins parasols, et aussi de vieux amandiers, nous conduit vers les vignes. À cette époque, explique le guide, la vigne est en fleur… Je dois avouer que je n’ai jamais vu les fleurs d’une vigne, ni senti l’odeur… rien de commun avec les roses du jardin, il me semble. Mais pourtant elle fleurit et elle sent, puisqu’on vous le dit. OK. OK. C’est comme vous voulez. Sur cette terre de couleur claire, argilo-calcaire dit le maître, les raisins sont là, promesses d’une belle récolte. «Si le temps le mène bien», ajoutait mon oncle. Et de nos jours, même si le temps est propice, pas de grêle, pas de sècheresse, etc., il faut aussi malheureusement préciser que l’abondance et/ou la qualité de la récolte ne sont plus des gages d’un revenu assuré. C’est de la plate-forme suspendue tout en haut de la bâtisse (du souffle et du mollet, courage, courage !) que Xavier nous dévoilera l’étendue de sa propriété. Splendide.
Dans son chai sombre et frais, comme il se doit, nous serons invités à une dégustation verticale, soit plusieurs années d’un même vin. Certains du groupe trouvent dommage de cracher le breuvage. Mais déguster n’est pas boire dit le maître ! Une cave plus fraîche que les autres abrite les fûts de chêne destinés au vieillissement des cuvées particulières. Xavier indique que cette cave est, en fait, l’ancienne citerne du château. Frais dedans, on l’a déjà dit ! Ingrid explique qu’elle ne pourra pas emporter, ni en soute, ni en cabine, la moindre bouteille Xavier lui offre un lot de consolation : un panel d’étiquettes des vins de Saliès. Cela n’avait pas l’air de la consoler. Lors de l’apéritif offert dans le parc, nous avions apprécié le vin blanc, servi très frais, spécialité de Saliès nous a-t-on dit, du Chardonnay. Va pour deux cartons de Chardonnay qui nous rappelleront cette visite. Ce vigneron, je le connaissais déjà, depuis les années 80 où il avait souhaité s’installer en Aveyron. Qu’il s’intéresse à l’élevage des Aubrac ou à celui de son vin, Xavier est resté le même, compétent, d’une nature authentique, n’hésitant pas à s’investir dans un discours pas très«professionnellement correct». Nous avons aimé son vin et aussi le vigneron. Merci Xavier.
Dans le périmètre géographique de la commune, pour conclure en beauté la journée, allez donc visiter Sainte Marie de Quarante, sa belle façade romane ornée de bandes lombardes, dont l’intérieur abrite un buste-reliquaire en argent de Saint Jean Baptiste au visage à la fois apaisé et grave.
Bibliographie conseillée: (pour le fun!)
Yves Garric : La Palme du Vin

2 commentaires:

  1. Si,si, la vigne fleurit, pour donner des grains de raisin et cela sent un peu mais certainement moins que des roses ! Elle était en fleur le 1er juin, lors de La Passejada, de la Burla le cercle occitan de Cessenon et il est dit que les vendanges ont lieu 90 jours plus tard

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  2. Un pays, une terre, un homme, un vin.... et une bonne plume (que dis-je un bon clavier!) pour cette balade désaltérante.

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