samedi 6 mars 2010

" Veni, vidi...Invictus"

Une histoire d’ovalie… trop rondement menée ?
Non.
Bien que Galilée ait oublié Kepler en son temps, le mouvement elliptique de corps célestes en orbite semble être chose acquise pour nos astrophysiciens.
C’est de rugby dont il s’agit ici . Sport créé par un jeune étudiant en l’université éponyme en 1823, du nom de William Webb Ellis, plus tard pasteur anglican et mort en France .

Il s’agit cependant surtout de politique, et qui plus est en Afrique du Sud avec le démantèlement de l’Apartheid et la présidence de Nelson Mandela.

Et il s’agit enfin du dernier long-métrage du grand Clint Eastwood .
Bientôt octogénaire, il fit découvrir l’histoire mythologique des Etats-Unis au colt, avant de passer derrière la caméra et de livrer des masterpieces à la pelle (Bird, Impitoyable, Sur la route de Madison, Million Dollar Baby, Mémoires de nos pères et Lettres d’Iwo Jima, Gran Torino l’an dernier).
Clint Eastwood, commandeur de la Légion d’Honneur depuis 2009, outre ses nombreuses récompenses cinéphiliques...
....voilà pour le cadre.

Pour la matière, le film tant attendu, Invictus, est ni plus ni moins qu’une honnête tranche de cinéma, très bien réalisée mais, à dire vrai, peut-être trop.
La présence de Morgan Freeman est généralement un gage de qualité hors défauts de production (Bruce tout-puissant, hélas, et ses succédanés), mais traiter de Madiba, c’est-à-dire de Nelson Mandela, est un travail minutieux d’icône par la force des choses.
Peut-être qu’un soupçon d’iconoclasme (même eu égard à une telle personne, à son rôle historique) n’aurait pas fait de mal.
Bien interprété, bien ficelé, bien hollywoodien (fautes de rugby mises à part), Invictus est un long-métrage agréable, de saveur convenue sur un sujet sensible : sans en-avant, il n’est ni le meilleur ni le pire, ni Stanley Kubrick ni Ed Wood.

Il garde son quota de "clichés" :
Par exemple,  les deux mains qui enserrent la coupe de la victoire : une blanche, une noire.
Ou encore,  la scène avec le gamin des rues, un noir, qui n’a pu entrer dans le stade et qui "squatte" la radio des policiers. D’abord écarté, puis toléré à proximité d'oreille de la voiture de police, puis sur le capot, puis admis à partager une canette, puis… puis ...porté en triomphe dans l’excitation de la victoire.

Peut-être est-ce quand même un peu se la raconter ainsi, que de faire du cinéma sur les instants où le sport devient le ciment national.
Mais un peu de lyrisme ne fait pas de mal.

«Je remercie les dieux quels qu’ils soient
Pour mon âme indomptable…
… Je suis le maître de mon destin,
Le capitaine de mon âme »
(William Ernest Henley)


(Ecrit à quatre mains et, ce jour-là, à 180 kilomètres de distance)

Non, pas de livres cette fois-ci.
Un CD:  Paul Simon " Graceland "

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